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Migrants secourus dans la Manche : "En France, on ne fait pas assez mais on fait surtout mal", dénonce une association

En seulement 24 heures au moins 142 migrants ont été secourus dans la Manche entre vendredi et samedi.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Opération de sauvetage d'une embarcation de migrants en difficulte au large de Calais, le 12 août 2021. (LUDOVIC CALOIN / MAXPPP )

"Les passeurs sont des gens ignobles, on est d'accord mais s'attaquer aux passeurs ça n'est pas le but", explique dimanche 13 novembre sur franceinfo Claire Millot, secrétaire générale de l'association Salam située à Calais et qui vient en aide aux migrants. Elle réagissait aux derniers chiffres de la préfecture maritime : au moins 142 migrants secourus ces dernières 24 heures au large de Calais à bord d'embarcations de fortune.

"Le but, c'est que les passeurs ne soient plus nécessaires", affirme la représentante de l'association. Elle explique que "c'est le fait que la frontière soit interdite qui génère les passeurs. C'est parce qu'on n'a pas le droit de passer qu'on est obligé de faire appel à eux." Pour Claire Millot, les solutions sont ailleurs. Selon elle, il faut "soit que les migrants aient un moyen légal de passer en Angleterre, soit qu'ils n'aient plus besoin ou envie d'aller en Angleterre." Et pour cela, la France doit pouvoir les accueillir d'après elle. 

"Quand on a des centaines ou des milliers de personnes à Calais, si on les accueille en France en leur donnant la possibilité très vite de travailler, ces gens s'intègreront. Ils ne demandent que ça."

Claire Millot, secrétaire générale de Salam

à franceinfo

Pour la secrétaire générale de l'association, il ne s'agit pas d'accueillir "la Terre entière". Chiffres à l'appui, elle précise qu'"actuellement il y a 2 pour 1 000 demandeurs d'asile en France. Ce qui n'est rien du tout. Au Liban c'est un sur trois."

"On ne fait pas assez mais on fait surtout mal", analyse-t-elle avant de poursuivre : "Actuellement, on essaye de les dégoûter d'être là, affirme Claire Millot, Ils vivent dans des conditions épouvantables qui ne peuvent que leur donner envie de passer en Angleterre." "En Angleterre, ils sont acceptés, souligne-t-elle, ils arrivent à trouver un travail au noir, un logement et à mener une vie qui n'est pas celle dont ils avaient rêvée mais ils arrivent à vivre d'une façon normale."

Aide minimum    

Concernant le secours et l'aide apportés aux migrants, Claire Millot affirme que seul le strict minimum est fait : "Encore heureux les autorités les sortent de l'eau, on ne les laisse pas se noyer mais ils ne sont pas secourus ni soignés, on ne leur donne pas de vêtements secs." Elle explique être démunie et manquer de moyens pour leur venir en aide : "Nous on les voit arriver trempés, pieds nus... Ce n'est pas normal", s'indigne-t-elle. "Nous, on donne ce qu'on a comme vêtements secs mais on n'a pas grand-chose parce que notre rôle principal le matin c'est d'apporter un petit-déjeuner, du thé ou du café."

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