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Migrants : les mineurs isolés, des proies faciles pour les passeurs en France

Une enquête de l'Unicef France estime à 500 le nombre de mineurs non accompagnés dans les sept camps étudiés dans le Nord, le Pas-de-Calais et en Normandie.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Deux jeunes migrants marchent dans la "jungle" de Calais (Pas-de-Calais), le 13 mars 2016. (JULIEN PITINOME / NURPHOTO / AFP)

Ils vivent dans la précarité, l'angoisse et la solitude, et sont des proies faciles pour les passeurs qui les exploitent. L'Unicef France dresse un tableau alarmant de la situation des migrants mineurs isolés dans l'Hexagone, jeudi 16 juin. L'agence de l'ONU estime à 500 le nombre de mineurs non accompagnés (MNA) sur les sept sites étudiés dans le Nord, le Pas-de-Calais et en Normandie, dont Calais et Grande-Synthe.

L'enquête de l'Unicef, réalisée de janvier à avril 2016, "met en évidence une série de violations de la Convention relative aux droits de l'enfant ratifiée par la France". Les auteurs, qui se fondent sur des témoignages de mineurs isolés, dénoncent "une mise en danger permanente" de ces jeunes.

De plus en plus d'hospitalisations psychiatriques

Ces mineurs disent tous souffrir du froid, de la fatigue due au manque de sommeil et aux tentatives répétées de passer en Grande-Bretagne. En outre, "les MNA, pourtant plus fragiles, s'installent dans les abris les moins bien isolés, ont du mal à accéder aux distributions de repas et n'ont aucune priorité aux douches".

"Outre les cauchemars à répétition, les problèmes d'angoisses, de nervosité et d'agressivité, de plus en plus d'hospitalisations psychiatriques ont lieu à la demande des jeunes", souligne l'enquête de l'Unicef.

L'agence de l'ONU s'inquiète également de la prostitution et de la traite de ces mineurs isolés. Des Éthiopiennes, des Érythréennes et des Kurdes sont contraintes de se prostituer pour environ 5 euros la passe afin de "réunir les 5 000 à 7 000 euros exigés pour le passage" au Royaume-Uni.

L'Unicef préconise la création de sites sécurisés

A Calais, les passeurs utilisent aussi des mineurs pour détourner l'attention de la police et faire entrer leurs clients dans les camions, pour vendre de la drogue ou encore pour voler des objets revendus plus tard sur un marché informel de la "jungle".

L'enquête de l'Unicef pointe enfin l'insuffisance de la protection des MNA par des centres dédiés et "le manque de coordination des acteurs publics et associatifs". Il n'y a à ce jour que quatre places dans un centre pour mineurs isolés à Calais et  45 places à Saint-Omer.

L'agence de l'ONU dresse une liste de dix recommandations pour remédier à cette situation. Elle préconise notamment la création de sites de protection, sécurisés et adaptés, en l'absence desquels toute évacuation de camp doit être évitée. L'Unicef réclame également une formation des fonctionnaires et du personnel associatif à la protection de l'enfance, ainsi qu'une plus grande attention portée à la réunification familiale, dont les délais actuels sont trop longs.

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