Migrants : l'Italie viole-t-elle le droit international ?
Plusieurs centaines de migrants rescapés en pleine mer Méditerranée par le navire "Aquarius" n'ont pas pu trouver terre ferme en Italie, le ministre de l'Intérieur Matteo Salvini s'y opposant. Mais en a-t-il le droit ?
À bord de l'Aquarius, 629 migrants ont été secourus dans la nuit de samedi 9 à dimanche 10 juin. Le bateau était bloqué entre Malte et la Sicile. Sur les réseaux sociaux, le ministre de l'Intérieur italien, Matteo Salvini, s'explique. "Sauver des vies est un devoir, transformer l'Italie en un énorme camp de réfugiés, non. L'Italie en a fini de courber l'échine et d'obéir, cette fois il y a quelqu'un qui dit non", déclare-t-il. Selon le maire de Palerme, cette décision est illégale. "Nous sommes en présence d'une violation manifeste du droit international, du droit de tout être humain d'être sauvé en cas de danger", s'indigne-t-il.
L'obligation de non-refoulement prévue par l'article 33 de la Convention de Genève
Alors, on s'est posé la question. Refuser l'accostage d'un bateau de migrant, est-ce légal ? "En vertu du droit de la mer, l'Italie n'a pas l'obligation d'accepter ces personnes. En revanche, l'Italie a ratifié la Convention de Genève de 1951 sur le droit des réfugiés, qui prévoit une obligation de non-refoulement, c'est l'article 33, explique Kiara Neri, maître de conférences à l'université Lyon III. En réalité, en n'acceptant pas d'accueillir ces migrants et en ne traitant pas leur cas de manière individuelle, l'Italie viole cette obligation de non-refoulement".
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