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Migrants en Biélorussie : "Ces gens meurent de froid", "ce sont des pions" pour Loukachenko, dénonce l'eurodéputé LREM Bernard Guetta

Bernard Guetta appelle sur franceinfo à "bloquer les exportations de la Biélorussie qui passent à travers la Lituanie et la Pologne."

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des migrants à la frontière biélorusse-polonaise dans la région de Grodno, le 8 novembre 2021. (LEONID SHCHEGLOV / BELTA via AFP)

"Il faut être extrêmement brutal avec le régime biélorusse qui se conduit de manière totalement inhumaine", déclare lundi 8 novembre sur franceinfo l'eurodéputé LREM Bernard Guetta, membre de la commission des affaires étrangères. Des milliers de migrants sont massés à la frontière polonaise alors que la Biélorussie leur a fait "miroiter la possibilité d'entrer dans l'Union européenne", selon l'eurodéputé. "Ces gens meurent littéralement de froid, déshydratés et sans nourriture. Ce sont des pions entre les mains du régime biélorusse." Bernard Guetta appelle à "bloquer les exportations de la Biélorussie qui passent à travers la Lituanie et la Pologne."

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franceinfo : L'Europe peut-elle aider la Pologne ?

Bernard Guetta : Non. C'est très compliqué parce que le régime biélorusse du président Loukachenko, qui est dictatorial et extraordinairement répressif, mobilise les réfugiés en leur faisant miroiter la possibilité de passer par la Pologne pour entrer dans l'Union européenne. Alors, ces malheureux viennent et se heurtent à la fermeture totale de la frontière. Il y a 17 000 hommes mobilisés par la Pologne, des barbelés et le début de l'érection d'un mur pour les bloquer. Ce sont des pions entre les mains du régime biélorusse. Ils se retrouvent dans une zone frontalière complètement bloquée où il fait –5 à –10 degrés. Ces gens meurent littéralement de froid, déshydratés et sans nourriture.

"Ils sont devenus des balles de ping pong entre une dictature monstrueuse et une Pologne qui ne veut pas entendre la compassion et qui s'estime tellement menacée qu'elle laisse ces gens dépérir dans une zone frontalière."

Bernard Guetta

à franceinfo

Êtes-vous d'accord avec la présidente de la Commission européenne qui appelle ce soir les Etats membres à approuver de nouvelles sanctions, notamment contre les compagnies aériennes de pays tiers qui acheminent ces migrants en Biélorussie ?

Bien sûr, la présidente de la Commission a mille fois raison. Il faudrait d'ailleurs chercher des moyens supplémentaires de dire au dictateur biélorusse d'arrêter ce petit jeu totalement immonde et répugnant avec des réfugiés qui fuient la misère, la mort, la guerre et qui croient à ce qu'on leur promet. C'est absolument intolérable parce que Monsieur Loukachenko, ça m'arrache la langue de le dire, est en train de gagner son petit jeu répugnant, en ce sens que il est en train de faire de la Pologne et de l'Union européenne un monstre sans cœur qui laisse ces gens mourir à la frontière.

Faut-il ouvrir en partie cette frontière ?

Ce que les Polonnais disent, et ils n'ont pas complètement tort, c'est que si on ouvre un petit peu, ça va accentuer le flux. Alors nous, on peut peut-être tendre la main à ces malheureux et en même temps prendre des sanctions telles contre le régime de Loukachenko qu'il arrête ce petit jeu scandaleux. Alors évidemment, on peut sanctionner les compagnies aériennes qui se prêtent à cela mais il faut faire plus en bloquant les exportations de la Biélorussie qui passent à travers la Lituanie et la Pologne pour arriver jusqu'en mer Baltique.

"Il faut maintenant être extrêmement brutal avec le régime biélorusse, qui se conduit d'une manière totalement inhumaine, scandaleuse et monstrueuse."

Bernard Guetta

à franceinfo

La solution ne doit-elle pas également passer par la Russie et Vladimir Poutine ?

Vladimir Poutine ne lèvera pas le petit doigt. Il soutient la dictature de Loukachenko pour une raison très simple, c'est qu'il a très peur que si jamais la liberté triomphait en Biélorussie, cela puisse donner des idées ou renforcer plutôt les aspirations des Russes à plus de liberté et de démocratie.

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