Migrants : Duflot qualifie la politique de Hollande de "Waterloo moral"
Elle pointe notamment du doigt l'utilisation de gaz lacrymogène par les autorités, "qui blesse la conception que nous avons de notre pays".
Après Arnaud Montebourg dimanche, une autre ancienne ministre charge l'exécutif. Deux jours après l'évacuation musclée de migrants dans le 18e arrondissement de Paris, Cécile Duflot critique vertement la politique migratoire menée par François Hollande dans une tribune publiée par Le Monde mercredi 10 juin.
"Au moment même où l’actualité nous présente chaque jour les images des migrants cheminant au péril de leur vie dans des embarcations de fortune (...), la situation faite aux migrants anciennement situés à La Chapelle, et désormais régulièrement dispersés par les forces de police, est insupportable", écrit l'ancienne ministre écologiste. Elle pointe notamment du doigt l'utilisation de gaz lacrymogène par les autorités, "qui blesse la conception que nous avons de notre pays", et les "images sinistres" de migrants conduits dans le métro parisien.
"Nous perdons la bataille des valeurs"
"Avons-nous donc perdu et la tête et le cœur pour ne pas voir que nous faisons fausse route ?" s'interroge la députée, qui dénonce une droitisation de la politique migratoire du gouvernement. "A force de professer un pseudo-pragmatisme, nous ne réglons pas les problèmes concrets et nous perdons la bataille des valeurs. Notre politique des migrations est un Waterloo moral", ajoute-t-elle.
Et Cécile Duflot de réclamer "une autre voie" dans le traitement accordé aux migrants, plutôt que de laisser "l'extrême droite imposer ses fausses solutions en polarisant l’ensemble du débat public". Dans l'immédiat, elle demande au président de régler avec "discernement (...), sagesse et détermination" la situation des migrants évacués à Paris.
Invité des "4 Vérités" de France 2 mercredi matin, le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, s'est dit "assez favorable" à l'idée de "trouver des solutions" d'accueil temporaire pour les migrants parisiens. "Et, en même temps, il faut qu'on soit clairs, on ne pourra pas faire comme si on peut accueillir tout le monde", a-t-il ajouté.
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