Loi asile et immigration : "On va vers des procédures expéditives", regrette le Secours catholique
Juliette Delaplace, chargée de projets Accueil et droits des étrangers au Secours catholique, déplore que le texte adopté par les députés jeudi 26 juillet fasse fi des difficultés qu'ont les étrangers à obtenir des papiers quand bien même ils auraient des attaches en France.
Le projet de loi asile et immigration ne convainc pas le Secours catholique. Adopté jeudi soir en nouvelle lecture par les députés, le texte va faire l'objet d'une dernière navette avec le Sénat avant son adoption définitive par l'Assemblée le 1er août.
franceinfo : Est-ce que la dernière version du texte vous inquiète moins que la précédente ?
Juliette Delaplace : Nous avions organisé au printemps dernier une rencontre entre personnes étrangères et les députés, 170 sont venus. Le plus grand problème, ce sont les difficultés à avoir des papiers même quand on a des attaches en France, des possibilités de travail, ou quand on ne peut pas être renvoyé dans son pays pour traitement inhumain. Or aujourd’hui, il n’y a aucune mention de ce problème dans le texte. C’est pour nous le manquement essentiel.
L’accélération des procédures est-elle une bonne chose ?
C’est un texte très tourné sur une accélération des procédures, mais il faut être vigilant. Par exemple, la mesure qui fait passer de 120 à 90 jours le passage en procédure accélérée n’est pas positive pour les exilés car l’examen de la demande d’asile est moins attentif. En plus, il permet notamment de suspendre plus vite les conditions matérielles d’accueil, à savoir l’hébergement et l’allocation. Sous couvert d’accélérer les procédures, ce qui en soit est très bien, on va vers des procédures qui sont expéditives au détriment de la qualité des demandes d’asiles.
L’aspect répressif l’emporte toujours ?
Ce texte comporte toujours un doublement de la durée de rétention administrative, du placement en centre de rétention. Or, cet allongement il est inutile car on sait que les éloignements ont lieu lors des premiers jours de la rétention. Et les séquelles de celle-ci sur les personnes étrangères ne sont plus à prouver, notamment au niveau psychologique.
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