La marine maltaise reprend le contrôle d'un pétrolier détourné par des migrants
Des migrants, secourus par le navire, avaient pris le contrôle de ce pétrolier parce qu'ils ne voulaient pas retourner en Libye, d'où ils étaient partis.
Le pétrolier ravitailleur Elhiblu 1, détourné par des migrants qu'il avait secourus, est arrivé jeudi 28 mars à Malte. L'épilogue d'une opération menée par un commando de la marine maltaise dans la nuit.
Ce navire de 52 mètres, qui bat pavillon de Palau (ou Palaos, un archipel du Pacifique), avait secouru mardi au large de la Libye 108 migrants, dont 31 femmes ou enfants. Ils étaient à bord de deux canots en détresse signalés par un avion militaire européen. Mais alors que le navire s'approchait de Tripoli pour les débarquer mercredi, il a subitement fait demi-tour et mis le cap au nord. La raison : les migrants, refusant d'être débarqués en Libye, ont menacé l'équipe et l'ont obligé à faire route vers l'Europe.
L'Italie dénonce "des pirates"
C'est le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini (extrême droite), qui a donné l'alerte en tonnant : "Ce ne sont pas des naufragés, mais des pirates". Et en prévenant que le navire ne serait pas autorisé à pénétrer dans les eaux italiennes. Toutefois le navire faisait route vers Malte, où la marine a pu entrer en contact avec le capitaine quand il était à 30 milles des côtes. "Le capitaine a répété plusieurs fois qu'il n'avait plus le contrôle du navire et que lui-même et son équipage étaient forcés et menacés par un certain nombre de migrants exigeant qu'il fasse route vers Malte", a ajouté la marine dans son communiqué.
Un patrouilleur a empêché le pétrolier de pénétrer dans les eaux territoriales de Malte et un commando des forces spéciales, soutenu par plusieurs navires de la marine et un hélicoptère, a été dépêché à bord "pour rendre le contrôle du bateau au capitaine". Escorté par la marine maltaise, le navire est arrivé vers 8h30 dans le port de La Valette, où l'équipage et les migrants doivent être confiés à la police pour déterminer ce qui s'est passé et les responsabilités.
La semaine dernière, le sous-secrétaire général aux droits de l'Homme de l'ONU, Andrew Gilmour, avait évoqué les tortures et viols subis par nombre de migrants en Libye et appelé l'Union européenne à revoir son soutien aux garde-côtes libyens.
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