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« Je ne peux pas vous laisser dire que ce gouvernement porte atteinte aux libertés publiques », affirme Jean Castex face aux sénateurs

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Article rédigé par Public Sénat
France Télévisions

Revenant sur la violente évacuation du campement de migrants ce lundi place de la République, le sénateur socialiste Jérôme Durain a interpellé le gouvernement sur cet évènement. La ministre déléguée en charge de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, a défendu la nécessité « de traiter ces personnes avec humanité », soutenant que « quelques actions isolées » ne devaient pas « jeter lopprobre sur lensemble de la police ». De son côté, le président du groupe écologiste, Guillaume Gontard, accuse Jean Castex de courir après « l’extrême droite ».

Les images sont devenues virales. Ce lundi, dans la soirée, les forces de l’ordre ont procédé à l’évacuation d’un campement de migrants, installé place de la République à Paris. Des vidéos, mises en lignes par des journalistes présents sur place, rendent compte de la violence des policiers envers les migrants évacués et les journalistes qui couvraient l’événement. Le lendemain, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a qualifié de « choquantes » les images dévoilées et ordonné une enquête de l’IGPN. Ce mercredi,à l’occasion de la séance hebdomadaire des questions au gouvernement du Sénat, le sujet a été abordé par les sénateurs, dépassant les clivages politiques. 

« Le préfet Lallement a demandé un rapport sur les faits qui se sont déroulés ce lundi, place de la République. Le contenu de ce rapport a été livré à Gérald Darmanin qui a, lui aussi, demandé un rapport,à l’IGPN, cette fois », explique le sénateur socialiste Jérôme Durain. « Mais le seul rapport qui nous intéresse, et qu’il faut changer, c’est le rapport de la police avec les citoyens. Votre gouvernement prétend protéger policiers et gendarmes, mais les expose en continuant de creuser le fossé entre eux et les citoyens. Vous voulez une police qui sert le pouvoir quand nous voulons une police de la République. Allez-vous siffler la fin de la partie ? Et comment comptez-vous recoudre le lien entre forces de l’ordre et citoyens ? », interroge le sénateur. 

« Je ne crois pas que quelques actions isolées doivent jeter l’opprobre sur l’ensemble de la police »

Répondant à l’interpellation de Jérôme Durain, la ministre déléguée en charge de la Citoyenneté évacue la question du rapport entre la police et les citoyens : « Je ne crois pas que quelques actions isolées doivent jeter l’opprobre sur l’ensemble de la police de la République, qui permet de maintenir le maintien de l’ordre républicain », affirme-t-elle.Revenant sur l’évacuation du« campement illégal » de la place de la République, Marlène Schiappa soutient que le « fond du sujet » est bien la question de« l’hébergement et de la miseà l’abri de ces personnes, qui doiventêtre traitées avec humanité ».« Nous assumons que l’Etat finance la miseà l’abri et l’hébergement de personnes venues chercher une vie meilleure », assure la ministre. 

« Merci pour cette leçon de morale », ironise le sénateur socialiste dès le début de sa réponse

Le président du groupe écologiste au Sénat dénonce une doctrine du maintien de l’ordre « qui mutile les manifestants » 

Dans un contexte où le gouvernement se voit accusé de porter atteinte, petit à petit, aux libertés, le Premier ministre a assuré le contraire, ce mercredi, lors des questions d’actualité au gouvernement du Sénat. Jean Castex était interrogé par le président du groupe écologiste, Guillaume Gontard, qui l’accuse de courir derrière « l’extrême droite », dénonçant la doctrine du maintien de l’ordre « qui mutile les manifestants » et le ministre de l’Intérieur qui met « de l’huile sur le feu ».  

Revenant d’abord sur l’évacuation violente de réfugiés lundi soir à Paris, Jean Castex souligne que c’était une « manifestation non-déclarée, une occupation illégale du domaine public, il était parfaitement normal que des fonctionnaires de la République fassent appliquer les lois de la République ». Mais le premier ministre reconnaît que des événements « ont choqué », dit-il, rappelant que l’IGPN, l’Inspection générale de la police nationale, a été saisie. A sa demande, le rapport sera rendu public, « et nous tirerons les conséquences de ces enseignements ».

Il abordera, par la suite, le sujet sensible de l’article 24 de la loi de « sécurité globale ».  

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