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Aide aux migrants : l'agriculteur Cédric Herrou sera fixé sur son sort vendredi

Article rédigé par David Di Giacomo, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
L'agriculture Cédric Herrou, le 4 janvier 2017, à la sortie du tribunal correctionnel de Nice. (VALERY HACHE / AFP)

Cédric Herrou connaîtra la décision du tribunal correctionnel de Nice vendredi 10 février. Cet agriculteur de la vallée de la Roya (Alpes-Maritimes) a été jugé au mois de janvier pour "délit de solidatrité", c'est-à-dire pour avoir aidé des étrangers en situation irrégulière à entrer en France par la frontière italienne. Il lui est reproché aussi d'avoir occupé illégalement un bâtiment désaffecté pour y installer des migrants.

Huit mois de prison avec sursis ont été requis à son encontre. Un rassemblement est prévu devant le palais de justice vendredi et d'ailleurs, Cédric Herrou est déterminé à continuer son action.

"Je le fais parce qu'il faut le faire"

Avant même de connaître son jugement, l'agriculteur annonce qu'il mènera son combat judiciaire jusqu'au bout s'il n'est pas relaxé. Il a martelé lors de son procès que son action était humanitaire et politique. Il revendique l'aide apportée aux migrants qui arrivent en France, des familles, des enfants qu'il accueille dans sa ferme de Breil-sur-Roya. "Je le fais parce qu'il faut le faire", avait-il lancé devant le procureur de Nice en janvier.

Position que soutient évidemment l'ingénieur niçois Pierre-Alain Mannoni. Lui aussi est poursuivi pour avoir transporté trois Érythréennes dans sa voiture. Relaxé en première instance, il sera jugé en appel.

Cédric Herrou a recueilli, secouru des personnes qui étaient dans la détresse. À côté de ça, il y a des gens qui sont morts. Donc Cédric Herrou a probablement sauvé des vies.

Pierre-Alain Mannoni, ingénieur niçois poursuivi pour avoir aidé des migrants

à franceinfo

"Je pense que c'est normal qu'il soit non seulement relaxé, mais que cela fasse aussi prendre conscience aux pouvoirs publics qu'il faut agir, et ne plus permettre une situation qui n'est pas digne de nos nations", ajoute Pierre-Alain Mannoni.

Continuer le combat

L'agriculteur vient d'annoncer la création d'un collectif d'avocats français et italiens pour venir en aide aux migrants. Aujourd'hui, il se dit préoccupé par le sort des mineurs non accompagnés. Ils seraient trop souvent reconduits à la frontière italienne, alors que la loi prévoit leur prise en charge par les structures d'accueil du conseil départemental.

Ce constat est partagé par l'ONG Amnesty international, qui dénonce même une atteinte au droit d'asile.

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