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Migrants entassés dans des camions : "Chaque seconde vous voyez la mort"

Après la découverte jeudi des corps de 71 migrants entassés dans un camion frigorifique à la frontière entre la Hongrie et l'Autriche, trois personnes ont été arrêtées. Voyager dans des camions surchargés, beaucoup de migrants en ont déjà fait l'expérience, douloureuse et humiliante.
Article rédigé par Jérôme Jadot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Franceinfo (Franceinfo)

 Harassés par leur périple, allongé sur des lits de camps de la Croix-Rouge, l'un raconte comment il a perdu connaissance dans un poids lourd bondé, l'autre qu'il a dû faire des entailles dans la bâche pour pouvoir respirer. Omar vient tout juste de traverser la Hongrie comprimé dans un petit camion :

"Chaque seconde vous voyez la mort, il n'y a pas de lumière, je ne pouvais même pas voir ma main. Vous pouvez tenir debout mais vous n'avez de la place que pour un pied, vous n'avez pas d'oxygène. Vous n'avez rien."

 

Fuyant Mossoul et Daech avec sa femme et ses trois enfants en bas âge, le jeune cadre irakien ressent ces conditions de voyage comme une épreuve supplémentaire, dégradante : "Je n'ai pas besoin de vivre ça. Je ne suis pas un esclave. Je suis un être humain. Je suis ingénieur dans mon pays et j'ai besoin de paix, c'est tout."

 

Un besoin irrépressible dont abusent allègrement les passeurs. "Si tu ne paies pas, tu ne montes pas. Il faut payer d'abord, mais on ne sait pas, ce sont  peut-être des voleurs. Mais j'ai payé."

 

1500 euros par personne en priant pour que la suite du trajet vers la Scandinavie épargne à sa famille d'être à nouveau transporté comme de la marchandise. 

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