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Ukraine : une députée ukrainienne réfugiée près de Kiev souligne "les efforts des femmes dans toutes les lignes de guerre"

Après avoir mis ses enfants à l'abri, Lesia Vasylenko a choisi de rester près de Kiev et se dit "prête" à prendre les armes. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Lesia Vasylenko, le 27 janvier 2021, à Kiev. (VOLODYMYR TARASOV / UKRINFORM / MAXPPP)

"Il y a les efforts des femmes dans toutes ces lignes de guerre" en Ukraine, a souligné mardi 8 mars sur franceinfo la députée ukrainienne d'opposition Lesia Vasylenko, qui a fait le choix de rester près de Kiev, après avoir mis ses enfants à l'abri.

franceinfo : Le choix de rester en Ukraine a-t-il été difficile ?

Lesia Vasylenko : Ce n'était pas difficile du tout. J'ai toujours su que si une catastrophe comme la guerre arrivait en Ukraine, je resterais. Je vais rester avec mon peuple et avec mon pays, parce que c'est le seul pays que j'ai.

Etes-vous prête à prendre les armes ?

Oui, je suis prête. Je n'ai pas rejoint les bataillons territoriaux de défense parce je suis maman de trois enfants, donc je ne peux pas risquer ma vie activement. Comme députée, comme personne officielle, j'étais équipée avec une arme puisque nous, parlementaires ukrainiens, on sait qu'on est la cible des armes russes. Il y a plein de femmes qui combattent. L'armée ukrainienne est une armée avec la plus grande proportion de femmes par rapport aux autres armées au monde. Il y a plein de femmes qui sont déjà au service militaire. Beaucoup de femmes se sont aussi inscrites dans les bataillons militaires territoriaux. Il y a plein de femmes qui se battent dans des fronts différents de cette guerre. C'est une guerre qui non seulement se passe avec des armes et des bombes, c'est une guerre aussi qui se déroule dans la sphère économique, internationale, humanitaire. Il y a les efforts des femmes dans toutes ces lignes de guerre.

Comment avez-vous expliqué votre décision à vos enfants, après les avoir mis à l'abri ?

Je leur dis la vérité, que c'est la guerre, que l'Ukraine est en train de se battre pour son droit de vivre. Ils ont compris ma décision, j'espère. J'espère que je vais pouvoir encore leur parler, leur expliquer tout ce qui se passe.

Des couloirs humanitaires depuis Kiev sont censés ouvrir ce mardi matin : est-ce que vous les prendrez pour quitter la ville ?

Le gouvernement ukrainien fait tout le possible pour que les gens puissent quitter les villes qui sont vraiment frappés par l'aviation russe et toute l'armée russe. Mais ce que les Russes nous proposent, ce sont des couloirs humanitaires vers la Russie. Et ça, c'est déjà trop dangereux pour la majorité des Ukrainiens, qui restent toujours dans leur ville. Ce sont des héros et héroïnes qui se battent dans toutes les lignes de guerre pour que l'Ukraine soit indépendante. Ce sont des vrais croyants en l'indépendance et la liberté ukrainiennes. Pour eux, avoir un couloir ouvert pour aller en Russie, c'est pareil que de rester dans leur ville, parce qu'en Russie, ils vont être arrêtés, torturés et leur vie va être menacée.

Quelle relation avez-vous avec le président Volodymyr Zelensky actuellement, puisque vous êtes députée d'opposition ?

Il est toujours en vie, il est toujours à Kiev. Je suis députée de l'opposition, mais en ce moment, je pense vraiment que notre président ukrainien est un vrai président d'Ukraine. Il reste là avec son armée et il est vraiment une inspiration pour le peuple ukrainien, et je pense pour le monde entier, en effet. Même si je ne suis pas du même parti que lui, en ce moment, je suis très fière qu'il soit le président de l'Ukraine.

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