Cet article date de plus de dix ans.

Ukraine : Kiev lance la procédure de dissolution du Parlement local de Crimée

Les autorités russes et ukrainiennes s'écharpent sur le statut de cette péninsule du sud-est de l'Ukraine dans laquelle se joue l'avenir de tout un pays.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des personnes applaudissent des volontaires pro-russes chargés de protéger le Parlement de Crimée, pendant une manifestation pro-russes à Simferopol, jeudi 6 mars 2014.  (ALEXANDER NEMENOV / AFP)

Les électeurs devront choisir s'ils souhaitent que la Crimée continue à faire partie de l'Ukraine ou s'ils préfèrent son rattachement à la Russie. Mais sans attendre le résultat des urnes, les autorités russes et ukrainiennes s'écharpent, jeudi 6 mars, sur le statut de ce bout de terre dans lequel se joue l'avenir de toute une région.

En fin d'après-midi, Kiev a lancé la procédure de dissolution du Parlement local de Crimée, a annoncé le président ukrainien par intérim, Olexandre Tourtchinov. 

Retour sur une journée sous tension : 

Le Parlement de Crimée demande le rattachement à la Russie

Le Parlement local de Crimée, dominé par des pro-russes, a demandé jeudi à Vladimir Poutine le rattachement à la Russie et l'organisation d'un référendum pour le 16 mars. De son côté, le porte-parole de Vladimir Poutine a annoncé que le président russe étudiait la demande avec son conseil de sécurité.

La chambre basse de la Douma, le Parlement russe, prendra position sur la demande de rattachement de la Crimée après les résultats de la consultation populaire dans la péninsule, a déclaré le député Leonid Sloutski, président de la commission pour les relations avec les Républiques de l'ex-Union soviétique, comprenant l'Ukraine.

A Kiev, ce référendum a été jugé illégitime par le nouveau ministre ukrainien de l'Economie, Pavlo Cheremeta. Quant aux Américains, ils dénoncent la tenue d'un référendum sans l'accord de Kiev.

Le Premier ministre veut chasser l'armée ukrainienne de Crimée

Simferopol et Kiev se retrouvent également dos à dos sur la question militaire. D'un côté, le vice-Premier ministre de la région autonome assure que les effectifs de l'armée ukrainienne qui s'y trouvent sont dorénavant considérés comme une "force d'occupation". Puisque le décret sur le rattachement de la Crimée à la Russie est entré en vigueur, explique-t-il, elles vont devoir se rendre ou partir.

La Crimée est actuellement occupée par des forces russes envoyées dans ce territoire qui abrite une base navale russe le long de la mer Noire, après la destitution à Kiev le 22 février du président pro-russe Viktor Ianoukovitch.

Des observateurs de l'OSCE bloqués à la frontière

Par ailleurs, les 40 observateurs de l'OSCE, l'organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, venus en Ukraine à la demande du nouveau pouvoir ukrainien, sont empêchés d'entrer en Crimée depuis midi. Ils sont retenus à un barrage par des hommes armés, selon une source diplomatique occidentale. "Ils sont bloqués mais ils ne font pas demi-tour. Ils ont été empêchés d'entrer par deux groupes d'hommes armés, très professionnels", a ajouté cette source. 

Un destroyer américain en mer Noire

Un destroyer américain, l'USS Truxtun, fait route vers la mer Noire pour participer à des manœuvres prévues de longue date avec les marines bulgare et roumaine, déclare l'US Navy. "Les opérations du Truxtun en mer Noire étaient prévues bien avant son départ des Etats-Unis", a souligné la marine, en pleine crise ukrainienne. Le bâtiment, équipé de missiles guidés, appartient à un groupe de soutien aéronaval déployé à la mi-février par les Etats-Unis.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.