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Ukraine : "les prix du blé au niveau mondial ont pris entre 100 et 150 dollars la tonne" depuis le début de la guerre, explique un expert

Cette envolée des cours est due notamment à l'impossibilité de transporter les céréales produites sur le sol ukrainien. Même si la France exporte plus de blé qu'elle n'en importe, elle subit aussi les fluctuations des marchés mondiaux.

Article rédigé par franceinfo
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Des cargaisons de blé en Irak (Photo d'illustration). (AHSAN MOHAMMED AHMED AHMED / ANADOLU AGENCY / ANADOLU AGENCY VIA AFP)

Des millions de tonnes de blés ukrainiens sont actuellement bloqués en Ukraine, stockés dans les silos. Il est impossible de les exporter en raison de la guerre avec la Russie. Conséquence, les prix continuent d'augmenter. Une situation qui avait déjà débuté en 2021, précise lundi 6 juin sur franceinfo Philippe Chalmin, professeur d'histoire économique à l'Université Paris Dauphine et spécialiste des matières premières et de l’énergie, "du fait des fortes importations chinoises".

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Mais depuis le début des combats en février dernier, "les prix du blé au niveau mondial ont pris entre 100 et 150 dollars la tonne", ajoute-t-il. Sur le marché européen par exemple, le blé se vendait entre 200 et 250 euros la tonne avant le début de l'invasion russe, "il s'écoule aujourd'hui à 380 euros la tonne, avec des passages au-dessus des 400 euros", détaille l'expert.

Plus de maïs que de blé bloqué

Cette hausse impacte principalement les gros pays importateurs, notamment en Afrique. La France, rappelle Phillippe Chalmin, est un pays "exportateur net" concernant le blé - elle exporte plus qu'elle n'importe -  mais son prix est désormais "fixé au niveau mondial".

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Le blé n'est pas le seul à être bloqué en Ukraine, rappelle Philippe Chalmin : "Le gros de la campagne d'exportation avait déjà été réalisé. En réalité, dans les silos ukrainiens se trouve essentiellement du maïs. Il y a grossièrement une vingtaine de millions de tonnes de céréales, 5 à 6 millions de blé et 14 ou 15 de maïs". En revanche, à cette période de l'année, précise l'expert, "ces silos devraient être beaucoup plus vides afin d'accueillir les prochaines récoltes, notamment le blé en juin-juillet".

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