Guerre en Ukraine : à Kherson, "il ne s'agit pas d'évacuations mais de déplacements forcés de population", selon un chercheur en sécurité internationale

Le prorusse dirigeant de la Crimée a annoncé, vendredi 28 octobre, que l'évacuation des civils de la région de Kherson est achevée. L'évacuation avait commencé le 19 octobre dans cette région du sud de l'Ukraine qui est occupée par la Russie et qui fait face à une offensive ukrainienne. "Il ne s'agit pas d'évacuations mais de déplacements forcés de population", a clarifié sur franceinfo Julien Théron, chercheur en conflits et sécurité internationale.

franceinfo : Ces évacuations de population sont-elles légales ?

Julien Théron : Non, d’ailleurs il ne s'agit pas d'évacuations mais de déplacements forcés de population, ce qui est interdit par le droit international public. Une puissance occupante doit se soumettre à des devoirs. Par exemple, elle n’a pas le droit de bouger la population civile locale, elle doit permettre son libre mouvement. Kiev parle ainsi de "déportation".

Que deviennent les populations déplacées ?

C’est difficile à dire. Certains civils ukrainiens ont été déplacés en Russie, à Marioupol. Ce qui est à craindre, c’est que la ville de Kherson devienne le théâtre d'affrontements violents. Il faut s’attendre à des combats très durs, d’ailleurs les pertes sont en augmentation des deux côtés -plus du côté russe qu’ukrainien. Mais on s’attend à une bataille extrêmement rude pour les deux parties.

L’armée ukrainienne est-elle prête ?

Au niveau de sa motivation, oui elle l'est. Mais pour ce qui est des équipements militaires, les pays de l’Otan doivent continuer leurs efforts pour soutenir les Ukrainiens, qui sont juste en train de reconquérir leur territoire souverain et reconnu par les Nations unies.