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Sanctions contre la Russie : "Ce qui est parfaitement clair, c'est qu'il n'y aura pas d'embargo sur le gaz" pour le moment, juge Bernard Guetta

"Si nous n'arrêtons pas les achats de gaz dans l'immédiat, il est certain que sous quelques mois on arrivera à un embargo également", estime sur franceinfo l'eurodéputé.

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Bernard Guetta, eurodéputé du groupe Renaissance (Renew Europe), le 29 avril 2019 à Lyon. (JOEL PHILIPPON / MAXPPP)

"Ce qui est parfaitement clair c'est qu'il n'y aura pas d'embargo sur le gaz" pour le moment, a déclaré lundi 4 avril sur franceinfo Bernard Guetta, eurodéputé du groupe Renaissance (Renew Europe), alors que la France et l'Allemagne ont annoncé l'expulsion massive de diplomates russes de leurs et que les Occidentaux veulent annoncer cette semaine de nouvelles sanctions économiques contre la Russie.

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franceinfo : Quelles autres sanctions vont être prises contre la Russie ?

Bernard Guetta : Ce qui est parfaitement clair c'est qu'il n'y aura pas d'embargo sur le gaz parce que plusieurs pays, non seulement l'Allemagne, mais aussi l'Autriche, en très large partie l'Italie, dépendent entièrement des approvisionnements en gaz russe. Donc, il n'y aura pas dans l'immédiat d'embargo sur le gaz, mais il est pratiquement certain qu'il y aura un embargo sur les achats de pétrole et de charbon de la Russie. Ce n'est pas rien parce que le maximum d'argent que se fait la Russie avec ses exportations de matières premières c'est sur le pétrole beaucoup plus que sur le gaz. Donc, nous allons toucher au portefeuille, Monsieur Poutine. Ce qui me frappe énormément, c'est l'unanimité qu'il y a au Parlement européen sur le fait qu'il faut cesser d'acheter quoi que ce soit à la Russie. Si nous n'arrêtons pas les achats de gaz dans l'immédiat, il est certain que sous quelques mois on arrivera à un embargo également.

La France et l'Allemagne ont annoncé l'expulsion massive de diplomates russes de leur pays. Qu'en pensez-vous ?

En temps normal, les services de renseignements savent très bien qui sont les barbouzes dans les ambassades étrangères. On les laisse parce qu'elles sont repérées, donc autant les garder à l'œil et ne pas en avoir de nouvelles. Mais là, il y a un signal politique à envoyer. C'est pour ça que capitale européenne après capitale européenne, on en arrive à ces expulsions massives parce que ces barbouzes on ne peut plus tolérer leur présence dans un climat politique qui est évidemment tout à fait différent, surtout après les révélations sur les meurtres massifs de civils que l'armée russe à commis autour de Kiev.

"Dans les instances européennes, on ne veut plus tolérer quoi que ce soit de Monsieur Poutine. Il y a une révolte, un dégoût."

Bernard Guetta, eurodéputé du groupe Renaissance

à franceinfo

La Pologne a dénoncé l'attitude d'Emmanuel Macron qui voit dans Vladimir Poutine un interlocuteur. Qu'en est-il ?

Je comprends très bien cette déclaration du Premier ministre polonais. Il veut dire par là que Monsieur Poutine n'est pas un homme digne de considération. C'est une évidence. Mais il y a une autre évidence, c'est qu'il faut garder des canaux de communication avec le président russe, le Kremlin, comme le font les Ukrainiens, tout simplement parce qu'il faut essayer de trouver une possibilité de cessez-le-feu et de compromis. C'est ce à quoi s'emploie à peu près tout le monde aujourd'hui, même s'il faut prendre son téléphone pour parler avec le diable.

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