: Reportage Ukraine : "Il faut se préparer à n'importe quelle situation", les habitants de Kryvyï Rih se réfugient dans un abri antiatomique face à la menace russe
Dans cette commune du Sud de l'Ukraine, située non loin du front de Kherson, la menace d'une attaque nucléaire russe est prise très au sérieux.
L'escalier de béton s'enfonce encore et encore. Dans l'abri, des jeunes se sont retrouvés pour une compétition de karaté. La vie continue malgré la guerre, mais sous la terre."Voilà, par exemple la chambre mère-enfant, décrit le maire-adjoint de Kryvyï Rih, Serguiï Milioutine. Il y a des jouets, il y a tout le nécessaire pour les bébés, des couches et d'autres choses."
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Cette commune du Sud de l'Ukraine est située non loin du front de Kherson alors la population se prépare au pire, à savoir une éventuelle attaque nucléaire russe. "Quand les enfants se trouvent ici, pendant les alertes anti-aériennes, poursuit le maire-adjoint de Kryvyï Rih, ils dessinent et on organise des concours de dessins pour les distraire. Ils pensent à autre chose."
Une menace nucléaire prise au sérieux
L'abri a été construit pendant la guerre froide en 1960. Il peut contenir jusqu'à 500 personnes. "Nous sommes à dix mètres de la surface, reprend Serguiï Milioutine. Il y a une couche de trois mètres d'épaisseur de béton au-dessus pour mettre les objets. Ici, ce sont des filtres prévus pour purifier l'air à l'intérieur de l'abri."
"En cas de danger nucléaire, on coupe l'accès à l'air extérieur et les filtres vont renouveler l'air à l'intérieur. On a aussi fait des stocks d'eau. On a mis une chaudière pour se laver les mains ou s'occuper des bébés."
Serguiï Milioutine, maire-adjoint de Kryvyï Rihà franceinfo
Des précautions car les autorités prennent très au sérieux la menace nucléaire et la menace chimique. "Avec les Russes, il faut se préparer à n'importe quelle situation, prévient Serguiï Milioutine. Il ne faut pas oublier aussi que nous sommes à une centaine de kilomètres de la centrale nucléaire de Zaporijjia. C'est pourquoi, dès le début de l'agression russe, nous avons commencé à équiper ces abris." Mais dehors, les habitants n'entendent même plus les sirènes hurlantes qui déchirent le ciel matin et soir. Après huit mois de guerre, ils ont appris à vivre avec.
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