: Reportage "On ne peut pas faire confiance à Poutine" : les Ukrainiens sceptiques face au cessez-le-feu annoncé par le président russe
La trêve annoncée unilatéralement le 5 janvier par Vladimir Poutine a été accueillie avec beaucoup de scepticisme à Kiev. "Poutine parle beaucoup, mais il ne faut pas lui faire confiance, estime Metveil, un étudiant ukrainien de 25 ans. Il y a eu des précédents. Il n’a pas respecté la trêve pascale, il a continué à bombarder. Donc, quand il annonce un nouveau cessez-le-feu, pour moi, ce ne sont que des paroles. On ne peut pas faire confiance à Poutine."
D’autres comme Viktor, y voit surtout une manœuvre de Vladimir Poutine. "C’est probablement une provocation de sa part, car je sais que l’armée russe ne respectera pas cette trêve, et la nôtre non plus. Mais Moscou fera porter la responsabilité de l’échec sur l’Ukraine."
"L'armée russe essaie de gagner du temps"
Et puis il y a ceux comme Artem qui pensent que c’est l’armée russe qui a besoin de faire une pause face à des soldats ukrainiens en pleine reconquête. "Je crois que l’armée russe a compris qu’elle était en train de perdre et donc elle essaie de gagner du temps pour reconstituer ses forces et continuer la guerre. Comment peut-on faire confiance à des gens qui occupent notre terre, qui violent nos femmes, qui tuent nos enfants, qui bombardent des écoles, des universités, des maternités et qui, aujourd’hui, disent : et si on faisait une trêve ? C’est la même chose depuis 2014."
Ces réactions sont unanimes et vont dans le même sens que celle de la classe politique ukrainienne et du président ukrainien qui s’est exprimé jeudi soir. Volodymyr Zelensky a rejeté ce cessez-le-feu qui vise, selon lui, à empêcher l'Ukraine de progresser dans la région du Donbass, où l’armée russe est en difficulté.
Après plus de dix mois de guerre, ce n’est pas un cessez-le-feu que réclament les Ukrainiens, mais le retrait de l’armée russe. Ils soutiennent tous leurs soldats dans leur combat pour repousser l’ennemi hors de leurs frontières.
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