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Reportage Guerre en Ukraine : quatre mois après la destruction du barrage de Kakhovka, des habitants de Kherson "ne veulent pas dire adieu à leurs maisons" détruites par les inondations

La destruction du barrage de Kahovka, dans le sud de l'Ukraine, avait notamment entraîné des inondations dans des quartiers de Kherson rendant inhabitable certaines habitations.
Article rédigé par Boris Loumagne - avec Marc Garvénès et Yashar Fazylov
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Mykhaylo, 74 ans, et sa femme bricolent dans l'espoir de pouvoir de nouveau habiter leur maison familiale à Kherson. (BORIS LOUMAGNE / RADIO FRANCE)

"Entrez, entrez", nous dit Olexandre, 75 ans, alors nous entrons, dans ce qui était encore il y a quatre mois, une belle petite maison, en brique et en chaume. "Ça, c'était le couloir, nous montre le vieil ukrainien, là-bas la cuisine et là le salon. L'eau est montée à la hauteur de la moitié du toit." Le 6 juin, la destruction du barrage de Kakhovka, situé en zone contrôlée par les Russes, provoquait une catastrophe écologique et humanitaire avec des dizaines de morts dans l'inondation qui avait suivi, une pollution de l'eau du fleuve Dniepr et de nombreuses destructions.

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Dans certaines villes, les stigmates sont encore importants comme à Kherson, où des quartiers entiers ne sont toujours pas habitables. L'eau s'est retirée depuis longtemps, mais les habitants ne peuvent toujours pas rentrer chez eux. "J'avais un beau jardin avec des roses, des tulipes, des narcisses, des glaïeuls. J'avais tout, raconte Olexandre. Le matin dans la cour, je m'installais dans un fauteuil avec une tasse de thé, le chien près de moi. Que demander de plus quand on est un vieux monsieur..."

Des maisons devenues inhabitables

Chez Olexandre, l'eau a tout détruit ou presque. Les fondations sont instables, la charpente s'est en partie écroulée, tout est moisi à l'intérieur. Le couperet est tombé. La maison d'Olexandre doit être rasée et le terrain n'est plus constructible. Tel en a décidé la mairie qui a promis une aide financière pour permettre aux sinistrés d'acheter un nouveau terrain pour reconstruire.

"Mais les autorités ont considéré que Kherson était une ville près du front et donc qu'il fallait attendre. Mais attendre quoi ? Je loue un appartement et du jour au lendemain les propriétaires peuvent me demander de le libérer…"

Olexandre, 75 ans

à franceinfo

La moitié de la petite retraite d'Olexandre passe dans le loyer de cet appartement. "Mais j'ai besoin de manger. Mon chien aussi", déplore Olexandre. Alors malgré l'interdiction de reconstruire Olexandre vient "ici tous les jours" : "J'ai une petite dépendance dans ma cour et j'essaie d'en faire au moins une chambre pour passer l'hiver."

Le voisin d'Olexandre, Mykhaylo, 74 ans, fait de même. Avec sa femme, ils bricolent, dans l'espoir de pouvoir de nouveau habiter leur maison familiale. "Je préférerais garder ma maison s'il y avait seulement la possibilité de la reconstruire, explique Mykhaylo. Dans mon cœur, je ne veux pas dire adieu à cette maison." À Kherson, à la suite de l'inondation, il y a quatre mois, 650 maisons ont été décrétées inhabitables par les autorités.

Quatre mois après la destruction du barrage de Kakhovka, en Ukraine : le reportage de Boris Loumagne, avec Marc Garvénès et Yashar Fazylov

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