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Reportage Guerre en Ukraine : à Kherson, les habitants dénoncent "une propagande hallucinante" de la part de la Russie pour convaincre les gens de fuir la ville

Avant la libération de la ville de Kherson, de nombreux habitants ont fui vers la Russie. Selon les habitants encore présents, la propagande de Moscou a été puissante et omniprésente.

Article rédigé par franceinfo - Maurine Mercier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un homme passe devant un bâtiment résidentiel à Kherson, dans le sud de l'Ukraine, le 25 novembre 2022. (ROMAN PILIPEY / EPA)

Génia, 23 ans, universitaire, attend impatiemment le retour de l'électricité à Kherson, dans le sud de l'Ukraine, pour pouvoir à nouveau étudier. Depuis dix jours, malgré les difficultés, elle s'est remise à respirer. Elle décrit ce soulagement de ne plus subir la propagande : "Aujourd'hui, nous n'avons plus d'eau, de gaz ni d'électricité, mais nous sommes libres. Lorsqu'on a perdu la connexion internet durant l'occupation, nous avons regardé la télé russe. C'était une propagande hallucinante."

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Pourquoi et comment les habitants de Kherson sont-ils partis en masse juste avant la libération de la ville ? Les autorités ukrainiennes ont dénoncé des "déportations" ainsi que l'ONG Amnesty International. Mais selon les témoignages que nous avons recueillis, il ne s’agit pas de "déportations" au sens strict. Selon les habitants, ceux qui sont partis n’ont pas été forcés de monter dans des bus en direction de la Russie ; ils ont été victimes d’un travail de sape : la propagande russe les a convaincus qu’il fallait fuir côté russe.

"On a lavé le cerveau des gens"

La Russie martelait que l'armée ukrainienne bombardait la ville, qu'il fallait fuir. Les occupants prétendaient aussi que les Ukrainiens qui resteraient seraient persécutés parce que considérés comme des collaborateurs. Pour Olex, c'est à cause de cette propagande puissante, omniprésente, que tant de gens ont décidé de quitter leur ville pour la Russie. "Si j'étais un officiel ukrainien, je devrais appeler cela 'déportation', explique Olex, mais je tente de rester le plus objectif possible, ils n'ont forcé personne à partir."

Pour Olex, c'est bien plus subtil, machiavélique : "Il faut appeler cela 'déportation indirecte' parce que lorsque les Russes ont envahi Kherson, ils ont installé leurs équipements de télévision et ont arrosé de leur propagande très activement, particulièrement auprès des personnes âgées qui n'ont que la télé. On a lavé le cerveau des gens au point de leur faire intégrer l'idée que 'les nazis ukrainiens' allaient venir tuer tout le monde."

"Ils ont manipulé les esprits. Ils ont ôté aux gens toute possibilité de prendre des décisions correctes. Et lorsque vous dites ensuite à ces gens : 'On va évacuer, venez avec nous', les gens le feront."

Olex, habitant de Kherson

à franceinfo

Olex décrit ces familles qui se sont divisées, déchirées par la propagande. Lui est directement concerné : il est resté mais des membres de sa famille sont partis en Crimée.

Kherson : les habitants racontent "l'hallucinante propagande russe" - Reportage de Maurine Mercier

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