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"Mobilisation partielle", menaces de recourir à l'arme nucléaire : ce qu'il faut retenir de l'allocution de Vladimir Poutine sur la guerre en Ukraine

"Le but de l'Occident est d'affaiblir, de diviser et de détruire la Russie", a accusé le président russe, mercredi matin.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président russe Vladimir Poutine au Kremlin, à Moscou, le 9 septembre 2022. (GAVRIIL GRIGOROV / SPUTNIK / AFP)

Vladimir Poutine a annoncé, mercredi 21 septembre, une "mobilisation partielle" des Russes en âge de combattre. Le président russe, qui s'exprimait lors d'une allocution télévisée enregistrée, ouvre ainsi la voie à une escalade majeure dans le conflit en Ukraine. Voici ce qu'il faut retenir de cette intervention.

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L'Occident accusé de vouloir "détruire la Russie"

"Le but de l'Occident est d'affaiblir, de diviser et de détruire la Russie", a accusé le président russe en ouverture de son allocution. Selon lui, les Occidentaux souhaitent ainsi "supprimer les centres de développement souverains et indépendants" dans le monde pour se renforcer.

"Ils ont créé la russophobie", a-t-il insisté. "Cela concerne aussi l'Ukraine, sur le territoire duquel il y a eu des intentions anti-Russes. La guerre qui a commencé en 2014 a été lancée par l'Occident", a-t-il affirmé, renversant les accusations à l'encontre du Kremlin. En 2014, Moscou avait annexé la péninsule ukrainienne de Crimée, provoquant les critiques et une première salve de sanctions économiques de la part des Occidentaux.

Une "mobilisation partielle" des Russes

Vladimir Poutine a annoncé une nouvelle étape de l'invasion russe en Ukraine. "J'estime nécessaire de soutenir la proposition [du ministère de la Défense] de mobilisation partielle des citoyens en réserve, ceux qui ont déjà servi (...) et qui ont une expérience pertinente", a déclaré le président russe.

"Le décret sur la mobilisation partielle est signé" et entrera en vigueur dès mercredi, a-t-il ajouté. Les Russes en âge de combattre et qui sont concernés devront suivre une "formation obligatoire".

"Nous ne parlons que de mobilisation partielle", a souligné Vladimir Poutine, alors que des rumeurs sur une mobilisation générale couraient ces dernières heures. Selon le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, "300 000 réservistes vont être appelés". Cela représente "un peu plus de 1%" du nombre de personnes mobilisables dans le pays, estimé à quelque 25 millions de personnes.

La Russie prête à utiliser "tous ses moyens" militaires

Vladimir Poutine a affirmé que "le régime nazi de Kiev", soutenu financièrement et militairement par l'Occident, représentait une "menace" pour son pays. "Si l'intégrité territoriale de notre pays est menacée, nous utiliserons certainement tous les moyens à notre disposition pour protéger la Russie et notre peuple", a averti le président russe.

"Ceux qui font du chantage à l'arme nucléaire doivent savoir que ce chantage peut se retourner contre eux", a-t-il ajouté, alors que les Occidentaux accusent Moscou depuis plusieurs mois de faire peser une menace nucléaire sur la planèteLe président russe a dénoncé les "déclarations de certains représentants de haut rang des principaux Etats membres de l'Otan sur la possibilité d'utiliser des armes nucléaires de destruction massive contre la Russie". "A ceux qui se permettent de telles déclarations concernant la Russie, je tiens à rappeler que notre pays dispose également de moyens de destruction divers", a-t-il déclaré, assurant que cette menace n'était "pas du bluff".

Moscou soutiendra les résultats des référendums d'annexion

La menace de Vladimir Poutine résonne d'autant plus fort que des référendums d'annexion par la Russie sont prévus dans quatre régions ukrainiennes contrôlées par les autorités séparatistes prorusses, du 23 au 27 septembre. Il s'agit des régions de Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson. "Nous n'avons pas le droit de laisser ces populations à la merci des barbaries", a déclaré Vladimir Poutine, accusant les autorités ukrainiennes de "violences" et "d'intimidations" dans ces régions. "Il faut que ces populations puissent avoir le droit à l'autodétermination", a-t-il poursuivi, assurant que Moscou soutiendrait les résultats des référendums d'annexion.

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