L'Ukraine annonce avoir détruit la plupart des véhicules blindés russes entrés sur son territoire
C'est ce qu'a annoncé le président Petro Poroshenko au Premier ministre britannique. La colonne russe aurait été détruite dans la nuit par l'artillerie ukrainienne.
C'est une étape inédite dans les tensions entre Kiev et Moscou. L'artillerie ukrainienne a détruit une partie des véhicules de transport blindés russes entrés dans la nuit sur son territoire, vendredi 15 août. Le président Petro Poroshenko a annoncé l'information au Premier ministre britannique, David Cameron. Cette information a également été communiquée par un porte-parole militaire. Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, dénonce ces combats, menés selon lui pour empêcher la distribution d'aide humanitaire.
Un peu plus tôt, Kiev avait confirmé l'incursion d'une colonne militaire russe sur son territoire depuis le poste-frontière de Donetsk contrôlé par les séparatistes pro-russes. Celle-ci avait déjà été signalée la veille au soir par des journalistes britanniques. Selon des journalistes du Guardian et du Telegraph, 23 véhicules blindés de transport de troupes, des camions remplis d'essence et d'autres véhicules logistiques ont traversé la frontière, tous avec des immatriculations militaires russes. Ils sont passés par le poste-frontière qui doit aussi être franchi par le convoi humanitaire russe destiné aux populations de l'est de l'Ukraine.
L'Europe monte au créneau
Kiev a déjà dénoncé, par le passé, des incursions de colonnes militaires russes dans les régions de Donetsk et Louhansk, mais cette fois, les chancelleries européennes ne cachent pas leur inquiétude. Plusieurs ministres européens des Affaires Etrangères, réunis à Bruxelles, ont mis en garde la Russie contre toute incursion militaire en Ukraine. "Je suis alarmé par les informations (...), s'il y a des véhicules ou du personnel militaires russes en Ukraine, ils doivent être retirés immédiatement ou les conséquences seront très sérieuses", a prévenu le ministre britannique des Affaires Etrangères, Philip Hammond.
"Il s'agit d'une violation majeure" du droit international, a pour sa part lancé son homologue suédois, Carl Bildt. Le ministre danois, Martin Lidegaard, s'est également dit "profondément inquiet de l'attitude russe", en avertissant Moscou d'une possible réponse de l'Union européenne et des Etats-Unis.
Le convoi humanitaire à la frontière
Dans le même temps, Kiev a commencé, vendredi, à inspecter le convoi humanitaire russe controversé de près de 300 camions, destiné aux populations de l'est du pays. "L'inspection a commencé à 10 heures [9 heures en France] au poste-frontière Donetsk [en Russie]. Du côté ukrainien, 59 représentants y participent – 41 gardes-frontières et 18 douaniers. La cargaison se dirigera ensuite vers Louhansk", indique un porte-parole militaire ukrainien.
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