Cet article date de plus de deux ans.

Guerre en Ukraine : Vladimir Poutine "est prêt à aller très loin", juge l'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault

Jean-Marc Ayrault considère que Vladimir Poutine pourrait aller jusqu’à s’en prendre à la Géorgie et la Moldavie.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault le 16 novembre 2021. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Jean-Marc Ayrault, Premier ministre lors de l’annexion de la Crimée par la Russie début 2014, puis ministre des Affaires étrangères, a estimé dimanche 27 février au matin sur franceinfo que Vladimir Poutine était "prêt à aller très loin" après ses premières offensives en Ukraine.

>> Suivez les dernières informations sur la guerre en Ukraine dans notre direct

franceinfo : Vous avez rencontrez Vladimir Poutine une première fois en 2013. Vous dites qu’il ne parlait déjà que de l’Ukraine. Imaginiez-vous qu’il pourrait aller si loin ?

Jean-Marc Ayrault : Je n’imaginais pas que Poutine irait si loin. Mais maintenant qu’il est passé à cet acte majeur, de faire la guerre à un pays voisin qu’il considère membre à part entière de la Russie, cela veut dire qu’il est prêt à aller très loin.

C’est-à-dire ? Pourrait-il aller jusqu’à s’en prendre à la Géorgie, la Moldavie ?

Par exemple, et pourquoi pas plus loin encore. Il faut être très attentif à son discours d’il y a une semaine. Il explique que l’Ukraine est une fiction inventée par Lénine, qui fait partie de la Russie. Il a aussi des demandes pour les anciennes démocraties populaires, comme la Pologne, la Bulgarie, les pays baltes, la Roumanie, qu’ils soient désarmés et exclus de l’Otan. Il a une conception du monde qui est historique, et ancienne, de l’empire tsariste, augmentée de l’expérience soviétique. Mais ce n’est pas pour Poutine un retour au temps de la Guerre froide, avec un statu quo, sans passage à l’acte. Là, on est passé à autre chose puisqu’il est passé à l’attaque.

Est-ce un test aujourd‘hui pour l’Union européenne ?

Oui, mais contrairement à ce que pensait peut-être Vladimir Poutine qui a vu nos faiblesse et nos divisions, notamment avec l’éloignement des Etats-Unis, les Européens ont tenu bon. L’unité a été préservée et des mesures de sanctions ont été prises et pourront être durcies. C’est clair que cela a dû être une surprise pour Poutine. Mais il faut que l’Europe se renforce. La coopération franco-allemande a encore beaucoup de progrès à faire en matière de défense. En matière d’armement par exemple il y a des chantiers en cours, qui doivent être accélérés.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.