Guerre en Ukraine : pour l'état-major français, "les Russes ont sous-estimé la dotation initiale de leurs unités"
Au 16e jour de l'invasion russe en Ukraine des chars se rapprochent de la capitale Kiev, mais les troupes russes souffrent de lourds problèmes d'approvisionnement.
Des chars russes sont parvenus, jeudi 10 mars, aux portes nord-est de la ville de Kiev, poursuivant leur manœuvre d'encerclement. Pour l'heure, l'armée russe maintient son siège des grandes villes et une campagne de bombardements, à l'image de celui qui a touché mercredi un établissement abritant un hôpital pour enfants et une maternité à Marioupol, un port stratégique sur la mer d'Azov (sud-est) assiégé par les forces russes depuis dix jours.
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Néanmoins, les images des colonnes de blindés, de camions russes, quasiment à l'arrêt, surprennent toujours, parce que personne n'imaginait la 2e armée du monde bloquée, et parfois en panne. Ces images mettent en lumière de lourds problèmes d'approvisionnement.
Des failles dans l'intendance
L'état-major des armées françaises confirme que les 150 000 soldats russes massés avant la guerre autour de l'Ukraine ont désormais tous franchi la frontière, mais la résistance des ukrainiens bouleverse la planification guerrière russe. L'intendance, lourde, énorme, pour une armée motorisée devant déplacer autant d'hommes ne semble pas suivre.
"De ce que je comprends de la doctrine soviétique et de la doctrine russe qui sont assez proche, note le colonel Pascal Ianni, porte-parole du chef d'état-major des armées françaises, c'est qu'on [les Russes] part avec une dotation qui doit permettre de faire toute la première partie de la guerre. Pour aller très vite et très loin, il faut beaucoup de carburant tout de suite derrière soi. On pense que les Russes ont voulu faire une manœuvre rapide, donc avec une logistique assez légère et qu'ils ont sous-estimé la dotation initiale de leurs unités. La logistique russe s'appuie traditionnellement sur des mouvements ferroviaires."
"Il n'y a pas beaucoup de lignes de chemin de fer dans cette région. Il faut donc basculer la logistique sur des camions et si vous n'avez pas de camions, la logistique n'arrive pas.""
Colonel Pascal Ianni, porte-parole du chef d'état-major des arméesà franceinfo
Autre observation, les avions de combat ukrainiens résistent parce qu'ils ont été dispersés sur de petits terrains d'aviation avant l'invasion, et constituent donc des cibles moins évidentes. Les Russes n'ont toujours pas l'essentielle maîtrise du ciel.
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