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Guerre en Ukraine : "Maintenant, ici, c'est une prison", témoigne une habitante de Melitopol entrée en résistance contre l'armée russe

L'armée ukrainienne a annoncé vendredi avoir frappé des positions russes dans la région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, région en quasi-totalité sous contrôle des forces russes. Pour les habitants encore sur place, la situation se détériore de jour en jour.

Article rédigé par franceinfo - Boris Loumagne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un soldat russe sur une place centrale de Melitopol, au sud de l'Ukraine. (SERGEI ILNITSKY / EPA)

Dans le sud de l’Ukraine, les Russes occupent deux grandes villes, au bord de la mer Noire, Kherson et Melitopol. Les Russes et les pro-Russes tentent sur place de "russifier" les habitants, en facilitant l’accession à la nationalité russe, par exemple. 

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La quasi-totalité de la région de Kherson, dont la capitale régionale, est occupée par les troupes russes depuis les premiers jours de l'invasion russe lancée le 24 février. Baignée par la mer Noire et la mer d'Azov, cette région d'une superficie de quelque 28.000 kilomètres carrés comptait plus d'un million d'habitants avant la guerre. Vendredi 10 juin, l'armée ukrainienne a affirmé avoir bombardé des positions russes dans la région, où Kiev redoute que Moscou organise bientôt un référendum en vue d'une annexion à la Russie. Et pour les habitants, vivre sous l’occupation devient de plus en plus dur, chaque jour.

"Maintenant, ici, c’est une prison", confie ainsi Olga, qui résiste à sa façon depuis plus de trois mois désormais. "S'ils trouvent quelque chose sur ton téléphone lié à l’Ukraine, tu peux être sûr qu’ils vont te jeter dans une cave pour te torturer. Ce sont des barbares ! Ils nous volent sans vergogne. Ils peuvent t’arrêter en plein jour, fouiller ta voiture, te prendre ton téléphone. Ils peuvent venir dans ta maison et prendre tout ce qu’ils veulent", décrit-elle. 

Une habitante de Melitopol tente de résister à l'armée russe : le reportage de Boris Loumagne

"Ils me cherchent pour me tuer"

La plupart des habitants ont aujourd'hui quitté Melitopol : sur place, on trouve désormais peu de nourriture, plus de travail. Mais pour ceux qui ont décidé de rester, un sentiment domine : "La peur". "La peur d’être abandonné, la peur de n’être pas libéré et de devoir vivre sous occupation russe pour toujours", soupire Olga, qui a rapidement dû quitter son appartement, dès les premiers jours de l’occupation russe : "Je suis traquée. Ils me cherchent pour me tuer."

À Melitopol, les élus Ukrainiens ont ainsi été remplacés par des dirigeants pro-russes : "Ils ne font rien pour la ville à part installer des décorations et des drapeaux russes que nous appelons des torchons.Si Olga a choisi de rester à Melitopol, clandestinement, c'est notamment pour organiser des convois permettant aux habitants de fuir la ville.  

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