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Guerre en Ukraine : les sanctions occidentales ont pour l'instant peu d'impact dans le quotidien des Russes

Alors que l'Union européenne doit discuter mercredi d'une nouvelle salve de sanctions à l'encontre de la Russie pour son invasion de l'Ukraine, les mesures déjà adoptées n'ont pour l'instant que peu d'impact sur le quotidien des Russes.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des personnes passent devant un magasin H&M fermé à Moscou (Russie), le 10 mars 2022. (AFP)

Embargo sur le charbon russe, interdiction des navires russes dans les ports europĂ©ens et des poids lourds sur les routes de l'Union europĂ©enne... De nouvelles sanctions ont Ă©tĂ© proposĂ©es par la Commission europĂ©enne contre Moscou, mardi 5 avril, dans le cadre de la guerre en Ukraine. Les propositions de Bruxelles doivent ĂȘtre discutĂ©es mercredi par les reprĂ©sentants des Vingt-Sept avant une rĂ©union lundi des ministres europĂ©ens des Affaires Ă©trangĂšres.

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Alors que l'Union européenne se penche donc sur le cinquiÚme volet de sanctions contre Moscou, les sanctions déjà prises ont-elles des effets sur la population russe ? Au quotidien, on ne peut pas dire que la vie des Russes soit bouleversée. Dans les premiers jours, il y a certes eu des ruées vers les distributeurs d'argent, les paquets de sucre et de serviettes hygiéniques dans les supermarchés.

Le McDonald's de Tchistye Proudi, Ă  Moscou, mercredi 9 mars 2022. (SYLVAIN TRONCHET / RADIO FRANCE)

En ce dĂ©but avril, on ne signale plus beaucoup de pĂ©nuries et la plupart des services fonctionnent normalement. Certaines sociĂ©tĂ©s dont on a annoncĂ© le dĂ©part sont mĂȘme finalement toujours lĂ  : c'est par exemple le cas d'un certain nombre de McDonald's dont les franchisĂ©s russes ont refusĂ© de fermer, comme la maison mĂšre amĂ©ricaine le leur demandait, mais aussi des iPhone ou des chaussures Nike qu'on trouve toujours dans les magasins. À Moscou ou en province, l'ambiance pesante mise Ă  part, il est difficile de toucher du doigt les difficultĂ©s.

La crainte de manquer de produits de qualité

Tout le monde a pourtant bien conscience de la prĂ©caritĂ© de la situation. "Je rĂ©alise que nous allons manquer de produits et de nourriture de bonne qualitĂ©, confie Ievguenyia, une mĂšre de famille de la rĂ©gion de Samara, Ă  l'est de Moscou. Il y a aussi certains articles que j'ai l'habitude d'acheter, comme mes produits de beautĂ©, qui viennent de France, et les vĂȘtements pour enfants."

"Notre pays n'est pas rĂ©putĂ© pour produire des vĂȘtements de qualitĂ© et les revendeurs ferment. Je rĂ©alise que plus ça avance, pire ça va ĂȘtre."

Ievguenyia, mÚre de famille de la région de Samara

Ă  franceinfo

Certains magasins sont effectivement fermés, comme Ikea et H&M, qui étaient entrés dans la vie des Russes. Il y a aussi quelques difficultés avec les cartes de crédit russes, par exemple, qui ne fonctionnent plus à l'étranger, ce qui est problématique pour ceux qui ont de la famille hors du pays et les immigrés. Ces personnes connaissent aussi des problÚmes avec les liaisons aériennes pour sortir du pays, qui deviennent rares et donc trÚs chÚres.

De possibles conséquences sur l'emploi

Les vraies difficultĂ©s sont donc en train d'arriver et on a du mal Ă  en mesurer l'ampleur mais ça risque d'ĂȘtre massif. D'aprĂšs certaines Ă©tudes, la Russie pourrait perdre deux millions d'emplois Ă  la fin de l'annĂ©e 2022. Le chĂŽmage passerait de 4,4% Ă  presque 8%, dans un contexte d'inflation qui se fait dĂ©jĂ  sentir sur certains produits importĂ©s et de pĂ©nuries qui risquent d'apparaĂźtre. Avant mĂȘme ce cinquiĂšme train de sanctions, la Russie est dĂ©jĂ  le pays le plus sanctionnĂ© au monde, bien plus que l'Iran ou la CorĂ©e du Nord.

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