Guerre en Ukraine : le premier train en provenance de Kiev depuis le début du conflit est arrivé à Kherson, "le plus beau des cadeaux"
Retrouvailles émues de familles séparées depuis neuf mois, après l'arrivée samedi du premier train en circulation entre Kiev et Kherson depuis le début de la guerre en Ukraine.
Il est arrivé quai numéro 1 de la gare de Kherson avec une petite heure de retard. Samedi 19 novembre, le premier train en provenance de Kiev depuis près de neuf mois était très attendu. Peu de passagers à bord, quelques dizaines seulement mais un immense sourire sur le visage d'Anya. "C'est beaucoup d'émotion, du bonheur !" La jeune fille de 24 ans tombe dans les bras de Ludmilla, sa babouchka, sa grand-mère, qu'elle avait prévenue et qui l'accueille, avec un bouquet de fleurs noué d'un ruban bleu et jaune.
Anya n'était pas revenue à Kherson depuis janvier, c'est pourquoi elle a voulu faire la surprise à ses parents... qui par hasard, étaient venus le matin charger leurs portables, dans le hall de la gare. Elle les appelle. "Mais vous êtes à la gare ?" Anya les cherche partout des yeux, ils sont là ! L'émotion se fait sentir. "L'arrivée de mon enfant, c'est le plus beau des cadeaux !", s'exclame sa mère les larmes aux yeux. "Oui, c'est notre fille unique !" ajoute Guénadi le papa, en posant sa main sur le cœur.
Anya était dans le train Kiev- Kherson. Elle retrouve ses parents qu'elle n'a pas vu depuis le 7 janvier. #Ukraine️ pic.twitter.com/G1RnesF0Qj
— Gilles Gallinaro (@GallinaroG) November 19, 2022
Le programme de la journée est évident : d'abord revoir tous ses grands-parents. "Son autre grand-mère a 82 ans. Quand elle va la voir, je pense qu'elle va faire une crise cardiaque !" sourit Ludmilla. Puis un repas de fête, pour Anya et toute la famille. Même si la tarte aux pommes de sa babouchka ne pourra pas être sur la table : le four électrique est à l’arrêt depuis des jours.
"Les bombardements, ça ne me fait plus peur"
Anya n’a pas peur de revenir à Kherson, malgré les conditions de vie difficiles, malgré les explosions au loin. "Si je suis revenue, c'est pour voir ma famille. Je sentais bien que c'était dur pour eux, ici. Les bombardements, ça ne me fait plus peur. Et puis je voulais voir Kherson aux premiers jours de sa libération !"
Mais cela explique aussi le peu de passagers de le train : peu d'Ukrainiens se précipitent depuis Kiev pour revenir sur ce territoire encore si près du front. Les Russes ne sont que de l’autre côté du Dniepr. "Dès que ce sera possible, avec ces liaisons en train qui reprennent, c’est nous qui repartirons vers Kiev, avec notre fille", assure Guénadi.
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