Guerre en Ukraine : ce que l'on sait des frappes russes massives menées dans la nuit de jeudi à vendredi

Moscou affirme avoir mené cette opération nocturne "en réponse" aux attaques ukrainiennes contre son territoire.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des personnes nettoient des débris sur le site d'une attaque aérienne russe, le 22 mars 2024, à Zaporijjia. (ANDRIY ANDRIYENKO / AP / SIPA)

C'est une des attaques les plus importantes des derniers mois. Dans la nuit du jeudi 21 au vendredi 22 mars, les forces russes ont lancé plusieurs dizaines de missiles et de drones sur le territoire ukrainien, a annoncé Volodymyr Zelensky. Au moins cinq personnes sont mortes et plusieurs infrastructures énergétiques ont été touchées et Kharkiv, deuxième ville du pays, est entièrement privée d'électricité vendredi.

La Russie a revendiqué cette "frappe massive" sur l'Ukraine, "en réponse" à celles visant ses régions frontalières, notamment à Belgorod. Voici ce que l'on sait à ce sujet.

Environ 90 missiles et 60 drones explosifs utilisés

"Il y a eu plus de 60 Shahed [un type de drone explosif] et presque 90 missiles de différents types" ont visé l'Ukraine, a énuméré Volodymyr Zelensky sur Telegram, présentant ses "condoléances aux familles de ceux qui ont été tués par cette terreur", sans préciser dans un premier temps de bilan de ces frappes. Selon le président ukrainien, les attaques ont visé "des centrales électriques, des lignes de haute tension, un barrage hydroélectrique, des résidences et même un trolleybus". "La Russie est en guerre contre la vie quotidienne des gens", a encore dénoncé Volodymyr Zelensky. 

Dans le même message, le chef d'Etat évoque des dégâts à Kharkiv et dans sa région, mais aussi dans les régions de Zaporijjia, Soumy (nord), Poltava et Dnipro (centre), Odessa (sud), Khmelnytsky, Vinnytsia et Frankivsk (ouest).

L'armée de l'air ukrainienne affirme, toujours sur Telegram, que sa défense anti-aérienne a pu abattre 55 Shahed sur 63 et 37 missiles sur 88.

Au moins cinq morts

Au moins cinq personnes ont été tuées dans ces attaques, ont annoncé les autorités ukrainiennes. Trois personnes sont mortes dans la région de Zaporijjia et deux dans la région occidentale de Khmelnytsky. En début de matinée, vendredi, Kiev a aussi fait état de plusieurs blessés et disparus. 

Des coupures d'électricité dans plusieurs régions

Le ministre de l'Energie a jugé vendredi que le bombardement nocturne du pays était "la plus grande attaque contre l'industrie énergétique ukrainienne de ces derniers temps". L'opération a, en effet, touché de nombreuses infrastructures et provoqué des coupures d'électricité.

La deuxième ville d'Ukraine, Kharkiv, est privée d'électricité et de chauffage après les bombardements russes qui ont "sévèrement endommagé" l'infrastructure énergétique, a assuré sur Telegram le maire de cette cité frontalière de la Russie. Selon Igor Terekhov, l'eau courante arrive aux habitants de cette ville d'environ 1,5 million d'habitants avant-guerre, mais la "pression est minimale".

D'autres régions connaissent aussi des coupures ou des rationnements. Dans celle d'Odessa (sud-ouest), 26 000 abonnés sont privés de courant. Dans celle de Khmelnytsky (ouest), jusqu'à 200 000 personnes ont subi des coupures, mais l'électricité a pu être rétablie pour l'essentiel d'entre elles, vendredi à la mi-journée.

La région de Zaporijjia (sud) a également été frappée. Les autorités n'ont toutefois pas précisé combien d'habitants étaient dans le noir. La plus grande centrale hydroélectrique d'Ukraine, sur le fleuve Dniepr, a été touchée par huit missiles russes qui ont infligé des "dégâts très importants" sans provoquer de danger immédiat pour la population, précise le parquet ukrainien. Le barrage, endommagé, ne risque pas de rompre, selon la même source.

Une des deux lignes électriques alimentant la centrale nucléaire de Zaporijjia, occupée par Moscou, a en outre été coupée par un bombardement, selon le ministre ukrainien de l'Energie. "Cette situation est extrêmement dangereuse et menace de déclencher une situation d'urgence, car dans l'éventualité d'une déconnexion de cette dernière ligne de communication avec le réseau électrique national, la centrale nucléaire de Zaporijjia sera au bord d'un nouveau black-out", a averti Energoatom, l'opérateur ukrainien.

Paris et Washington condamnent les frappes

La France a condamné "avec la plus grande fermeté" les frappes russes en Ukraine, déplorant qu'elles aient visé "de nombreux objectifs civils". Ces frappes "constituent une nouvelle violation du droit international de la Russie, qui poursuit sans relâche sa stratégie d'intimidation à l'encontre de l'Ukraine et de ses soutiens, au mépris de la vie des civils ukrainiens", a réagi le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères.

La Maison Blanche a aussi condamné la série de frappes russes, exhortant au passage les républicains du Congrès à lever le blocage de l'aide militaire américaine à Kiev. "Il est essentiel que nous fournissions à l'Ukraine des systèmes d'interception de défense aérienne supplémentaires pour leur permettre de se défendre contre ces attaques le plus vite possible. Des vies sont en jeu, et tout retard supplémentaire est impardonnable", a déclaré la porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

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