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Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du samedi 6 mai

Evguéni Prigojine, chef du groupe Wagner, a dit vouloir céder ses positions à Bakhmout au dictateur tchétchène, Ramzan Kadyrov.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un extrait d'une vidéo d'Evguéni Prigojine, diffusée le 5 mai 2023 sur Telegram. (HANDOUT / TELEGRAM/ @CONCORDGROUP_OFFICIAL / AFP)

Le chef du groupe paramilitaire Wagner, Evguéni Prigojine a dit vouloir céder ses positions à Bakhmout au dictateur tchétchène, Ramzan Kadyrov, pour protester contre le manque de munitions de ses troupes. En parallèle, la Russie accuse l'Ukraine et l'Occident d'être derrière l'explosion d'une voiture, qui a blessé l'écrivain nationaliste et soutien farouche de l'invasion russe Zakhar Prilépine. Franceinfo vous résume ce qu'il faut retenir de cette journée de conflit.

Evguéni Prigojine veut céder ses positions à Bakhmout au dictateur Ramzan Kadyrov

Le chef du groupe paramilitaire Wagner a dit samedi vouloir céder ses positions au dictateur tchétchène, Ramzan Kadyrov, et à ses troupes. Dans une vidéo publiée jeudi, le patron de Wagner avait menacé de quitter le front ukrainien si Moscou ne lui fournissait pas de nouvelles munitions à ses troupes.

"Je vous demande d'émettre un ordre de bataille sur le transfert, avant minuit le 10 mai, des positions du groupe Wagner aux unités du bataillon Akhmat dans la localité de Bakhmout et ses environs", a déclaré Evguéni Prigojine, dans une lettre adressée au ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, publiée par son service de presse. Le chef de Wagner précise faire cette demande "en raison d'une longue pénurie de munitions", accusant l'état-major de ne lui avoir fourni que 32% de celles demandées depuis octobre dernier.

Sur Telegram, Ramzan Kadyrov a affirmé dans la foulée que ses troupes étaient "prêtes à avancer vers" Bakhmout. "J'ai déjà signé une lettre adressée au commandant en chef suprême sur la volonté de restituer la ville et de la nettoyer de l'Otab", a-t-il détaillé. Sans préciser la réponse du Kremlin à la demande de Wagner, Ramzan Kaydrov a assuré avoir "déjà commencé à développer [une] stratégie d'action avec le ministère de la Défense de la Fédération de Russie en tenant compte des tactiques ennemies et des ressources dont nous disposons".

L'écrivain nationaliste russe Zakhar Prilépine a été blessé dans l'"explosion" d'une voiture

Ce soutien de l'attaque du Kremlin en Ukraine a été blessé samedi dans l'"explosion" de sa voiture en Russie, tandis que son chauffeur a été tué, selon le ministère de l'Intérieur russe. Les autorités ont affirmé qu'un suspect avait été arrêté dans la région de Nijni Novgorod (centre-ouest), où ont eu lieu les faits. Il a agi sur ordre de l'Ukraine, assurent les enquêteurs.

La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a accusé l'Ukraine, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'Otan d'être derrière cet acte "terroriste". "La responsabilité de cet attentat terroriste et d'autres repose non seulement sur les autorités ukrainiennes mais aussi sur leurs parrains occidentaux, au premier chef les Etats-Unis", a affirmé de son côté le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué, ajoutant que "le silence des organisations internationales concernées est inacceptable". Kiev a démenti toute implication.

Figure bien connue de la scène littéraire russe, traduit dans plusieurs pays, l'écrivain, âgé de 47 ans, s'est engagé dès 2014 en faveur des séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine, aux côtés desquels il a combattu. Depuis, il se rend régulièrement dans l'est de l'Ukraine et défend le président Vladimir Poutine et son offensive massive contre Kiev, lancée le 24 février 2022.

Six démineurs ukrainiens ont été tués par des tirs russes

Six Ukrainiens ont été tués par des tirs russes, samedi, alors qu'ils participaient à une opération de déminage dans la région de Kherson, dans le sud du pays, a annoncé le service de secours d'urgence du pays.

La Russie assure avoir abattu un missile balistique ukrainien au-dessus de la Crimée

Le missile balistique a été "tiré d'un système ukrainien Grom-2", a annoncé samedi sur Telegram Sergueï Aksionov, chef de la Crimée installé par Moscou. Il n'y a "pas de destructions, ni de victimes", a-t-il précisé. Selon l'agence de presse russe d'Etat TASS, c'est seulement la deuxième fois que l'usage de missiles balistiques ukrainiens Grom est signalé par les autorités au-dessus de la Crimée. Le premier signalement remontait au mois dernier. Depuis l'été 2022, la Crimée, annexée par Moscou en 2014, est régulièrement frappée par des explosions et des attaques de drones aériens, et parfois de drones de surface (navals).

L'occupant russe ne prévoit pas d'évacuer les employés de la centrale nucléaire de Zaporijjia

L'administration d'occupation russe de la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, a assuré samedi qu'aucune évacuation des employés du site n'était prévue pour l'heure après l'annonce d'évacuations partielle dans la zone, en pleine crainte d'une offensive ukrainienne. "Restez calme", a déclaré dans un communiqué Iouri Tchernitchouk, directeur du site nommé par les autorités russes."Il n'y pas d'inquiétude à avoir. Tous les réacteurs (de la centrale) sont à l'arrêt", a-t-il affirmé.

La veille, le responsable régional installé par Moscou, Evguéni Balitski, avait annoncé une évacuation partielle de 18 localités sous occupation russe dans la région de Zaporijjia, notamment à Energodar. Selon Evguéni Balitski, ces évacuations "temporaires" concernent en priorité les enfants avec leurs parents, les personnes âgées et handicapées, les patients des hôpitaux face à la multiplication, selon lui, de bombardements ukrainiens ces derniers jours.

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