Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du mercredi 15 mai

L'armée russe poursuit son offensive dans le nord-est et le sud de l'Ukraine. L'armée ukrainienne a été contrainte de se replier "dans certaines zones" du front.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Sur cette image distribuée par l'agence d'Etat russe Spoutnik, le président russe Vladimir Poutine rencontre des chefs militaires à Moscou, le 15 mai 2024. (GAVRIIL GRIGOROV / AFP)

L'armée russe continue d'avancer dans le nord-est de l'Ukraine, mercredi 15 mai, grâce à une attaque qui a pris de court les forces ukrainiennes affaiblies par le manque d'armements et d'hommes. Le président Vladimir Poutine est arrivé en Chine jeudi pour y rencontrer son homologue Xi Jinping, qu'il va essayer de convaincre d'apporter un soutien plus appuyé à l'effort de guerre russe en Ukraine. De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annulé tous ses déplacements à l'étranger "des prochains jours", a annoncé son porte-parole.

La Russie poursuit sa percée

Moscou a revendiqué la conquête de trois villages dans le nord-est et le sud de l'Ukraine. Les forces russes "ont libéré les localités de Glibokié et Loukiantsi dans la région de Kharkiv et ont progressé en profondeur dans les défenses ennemies", a affirmé l'armée russe dans un communiqué. La Russie affirme aussi avoir repris le village complètement détruit de Robotyné, dans la région de Zaporijjia. 

Vladimir Poutine s'est félicité des avancées de l'armée russe. "Depuis le début de l'année, nos troupes améliorent constamment, chaque jour, leurs positions dans toutes les directions. Elles remplissent tous les objectifs fixés par le ministère de la Défense", a-t-il déclaré, au cours d'une réunion diffusée à la télévision russe avec des officiers de haut rang.

L'armée ukrainienne se replie "dans certaines zones" du front

L'attaque à travers la frontière, par le nord, a pris de court des forces ukrainiennes affaiblies par le manque d'armements et d'hommes après plus de deux ans de guerre et des mois de retard de l'aide occidentale. "Dans certains endroits des zones de Loukiantsi et de Vovtchansk, en raison des tirs et des actions d'assaut de l'ennemi, des manœuvres ont été effectuées pour sauver la vie de nos soldats, les unités ont été déplacées vers des positions plus avantageuses", a déclaré à la télévision le porte-parole des forces dans la région.

Selon Oleksiï Kharkivsky, chef de la police de Vovtchansk, localité de quelque 18 000 habitants avant-guerre, "les combats" sont en cours dans la cité. "La situation est extrêmement difficile. L'ennemi prend position dans les rues", a-t-il déclaré, ajoutant avoir appelé la population restante à évacuer. Selon la chaîne Telegram DeepState, proche de l'armée ukrainienne, les Russes sont parvenus à occuper une bande d'environ 80 km2 autour de Loukiantsi et une autre de 53 km2 vers Vovtchansk.

Plusieurs victimes dans des frappes russes

Au moins deux personnes ont été tuées dans une frappe de missile russe sur Dnipro, grande ville de centre-est de l'Ukraine, ont annoncé les autorités. Le gouverneur de la région de Dnipropetrovsk Mykola Loukatchouk a aussi fait état d'"infrastructures endommagées". Selon lui, des éclats du missile russe abattu en pleine journée près de Dnipro sont tombés sur la ville située à environ 100 kilomètres à vol d'oiseau du front Sud et à 200 kilomètres du front Est. Une attaque a également visé Mykolaïv (sud), faisant au moins cinq blessés. Un bombardement aérien a également fait cinq blessés à Kherson (sud).

Washington réaffirme son soutien

Les Etats-Unis ont accordé une aide militaire de 2 milliards de dollars pour renforcer les capacités de défense de l'Ukraine, a annoncé le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken. Cette aide provient de l'enveloppe massive de 60 milliards de dollars en soutien à Kiev, qui a récemment été approuvée par le Congrès américain après des mois de blocage.

L'offensive russe dans la région de Kharkiv doit être un "signal d'alarme" pour les alliés de l'Ukraine, a déclaré de son côté le ministre de la Défense britannique Grant Shapps, regrettant que les Occidentaux aient été "distraits" par d'autres conflits. "Nous devons soutenir [les Ukrainiens] tout le temps, et pas que périodiquement", a-t-il insisté.

L'UE s'accorde pour sanctionner des médias russes

Les Etats membres de l'UE se sont accordés pour sanctionner quatre médias russes accusés de diffuser de la propagande pro-Kremlin, malgré un avertissement de Moscou qui a menacé de riposter contre des médias occidentaux. Les nouvelles mesures approuvées à Bruxelles par les ambassadeurs des pays membres de l'Union européenne visent le média en ligne Voice of Europe, au cœur d'une enquête sur des allégations d'ingérence au sein du Parlement européen, ainsi que trois médias considérés comme proches du Kremlin.

"Quatre réseaux de propagande liés au Kremlin ajoutés à la liste des sanctions : Voice of Europe, Ria Novosti, Izvestia et Rossiiskaia Gazeta", a détaillé la commissaire européenne chargée des Valeurs et de la Transparence, Vera Jourova, sur le réseau social X. Les sanctions incluront aussi une "interdiction du financement russe des médias, des ONG et des partis politiques de l'UE", a-t-elle précisé.

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