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Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du mardi 13 juin

Le président russe Vladimir Poutine a affirmé, mardi, que ses forces écrasaient la contre-offensive ukrainienne, au moment où Kiev au contraire assure "avancer".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président russe, Vladimir Poutine, le 13 juin 2023 lors d'une réunion avec des correspondants de guerre russes. (GAVRIIL GRIGOROV / SPUTNIK / AFP)

Pour la deuxième fois depuis vendredi, le président russe Vladimir Poutine a affirmé, mardi 13 juin, que son armée repoussait l'assaut que l'Ukraine prépare depuis des mois. Pourtant le commandant en chef de l'armée ukrainienne continue de faire état "d'avancées". Franceinfo revient sur les faits marquants de la journée.

Moscou affirme infliger des "pertes catastrophiques" à l'Ukraine

"Les pertes (ukrainiennes) s'approchent d'un niveau qu'on peut qualifier de catastrophique", a assuré Vladimir Poutine lors d'une rencontre télévisée avec des correspondants de guerre russes, affirmant que les pertes russes étaient "dix fois moindres". Selon lui, Kiev a perdu "environ 25% ou peut-être 30% de l'équipement" fourni par les Occidentaux, avançant le chiffre de 160 chars et plus de 360 blindés. Côté russe, il a admis la perte de 54 chars, dont certains sont réparables. Ces données étaient invérifiables de sources indépendantes.

Moscou a aussi revendiqué, pour la première fois mardi, la prise de chars allemands Leopard et de blindés américains Bradley, des véhicules fournis par les Occidentaux. Selon Vladimir Poutine, l'Ukraine a lancé sa "contre-offensive à grande échelle" le 4 juin sur "plusieurs" secteurs du front, citant deux zones du sud et l'une dans l'est, sans mentionner Bakhmout. "L'ennemi n'a réussi dans aucune de ces zones", a-t-il affirmé.

Kiev revendique des "gains"

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait admis lundi soir que l'offensive dans le sud et l'est pour libérer des territoires occupés par la Russie était "difficile", mais progressait avec la reprise de sept villages dans le sud et des avancées aux alentours de Bakhmout.

Mardi, le commandant en chef de l'armée ukrainienne, Valéry Zaloujny, a encore fait état "d'avancées". "De violents combats offensifs et défensifs se déroulent dans l'est et le sud de notre nation", a-t-il déclaré sur les réseaux. Puis il a ajouté : "Nous avons des gains, nous appliquons notre plan, et nous avançons."

Vladimir Poutine admet un manque de munitions et de drones

Lors de l'échange avec les correspondants de guerre russes, Vladimir Poutine a aussi admis que la Russie ne s'était pas suffisamment préparée aux attaques sur son sol depuis l'Ukraine. "Il était possible d'être mieux préparé à cela", a-t-il dit, alors que la Russie a dû évacuer des milliers de personnes après une incursion et des frappes massives depuis l'Ukraine. "Il est clairement apparu que plusieurs choses manquaient : des munitions de haute précision, des équipements de communication, des drones", a énuméré Vladimir Poutine.

Sur le terrain, la Russie a une nouvelle fois lancé ses missiles en direction des villes ukrainiennes dans la nuit de lundi à mardi. A Kryvyï Rig, ville natale de Volodymyr Zelensky, ces bombardements ont fait au moins onze morts juste avant l'aube, avec la destruction notamment d'un immeuble d'habitation et d'un entrepôt.

Menaces sur l'accord céréalier

Vladimir Poutine a également, à nouveau, menacé de quitter l'accord sur l'exportation des céréales ukrainiennes. Cet accord a été conclu en juillet 2022 et a permis de soulager la crise alimentaire mondiale provoquée par le conflit. "Nous réfléchissons maintenant à nous retirer de cet accord céréalier (...) De nombreuses conditions qui devaient être appliquées n'ont pas été respectées", a déclaré le président russe, qui accuse Kiev d'utiliser les couloirs maritimes prévus par cet accord pour attaquer la flotte russe avec des drones.

Paris dénonce des ingérences numériques de Moscou

La France a accusé mardi la Russie d'être derrière une vaste opération d'ingérence numérique, à travers notamment la publication de faux articles de grands quotidiens français hostiles à l'Ukraine. "Les autorités françaises ont mis en évidence l'existence d'une campagne numérique de manipulation de l'information contre la France impliquant des acteurs russes et à laquelle des entités étatiques ou affiliées à l'Etat russe ont participé en amplifiant de fausses informations", a déclaré la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna. Paris est en "lien étroit" avec ses alliés "pour mettre en échec la guerre hybride menée par la Russie", a-t-elle ajouté.

La campagne a visé des sites de médias, du ministère des Affaires étrangères et d'autres institutions gouvernementales en créant des sites miroirs, a précisé la porte-parole du ministère Anne-Claire Legendre.

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