Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du jeudi 6 juillet
Une frappe mortelle dans l'ouest de l'Ukraine a marqué le début de la journée, jeudi 6 juillet, avant que le président ukrainien, Volodymyr Zelenksy, ne se rende en Bulgarie et en République tchèque en quête d'armes et de soutien en vue de son adhésion à l'Otan. Voici ce qu'il faut retenir de l'actualité du conflit au cours des dernières heures.
Une frappe fait au moins cinq morts à Lviv, l'Unesco condamne
La nuit de mercredi à jeudi a été marquée par une frappe russe sur Lviv, grande ville de l'Ouest rarement ciblée. "Il s'agit de l'attaque la plus destructrice contre la population civile de la région de Lviv depuis le début de la guerre", a relevé sur Telegram le chef de l'administration militaire régionale, Maksym Kozytsky. Au moins cinq personnes ont été tuées et 37 blessées, selon le ministère de l'Intérieur.
"Cette attaque, la première dans une zone protégée par la Convention du patrimoine mondial depuis le début de la guerre le 24 février 2022, est une violation de cette convention" de l'Unesco, a réagi l'organisation onusienne basée à Paris. Un bâtiment historique classé au Patrimoine de l'Unesco a été touché. La salve de missiles russes qui a touché Lviv pendant la nuit a endommagé plus de 30 immeubles et d'autres bâtiments, selon les autorités locales. L'armée russe a assuré avoir ciblé des sites de "déploiement temporaire" de soldats ukrainiens. "Toutes les installations désignées ont été touchées", a affirmé le ministère de la Défense à Moscou.
L'armée ukrainienne "avance", assure Kiev
Le président Volodymyr Zelensky a reconnu que la contre-offensive ukrainienne était lente, assurant toutefois que les troupes de Kiev avançaient. "L'offensive n'est pas rapide, c'est un fait", a-t-il admis. "Mais néanmoins, nous avançons, nous ne reculons pas, comme les Russes. Nous avons maintenant l'initiative." Près d'un mois après le début de l'opération visant à bouter les forces russes hors du territoire national, l'état-major ukrainien a revendiqué des avancées "dans certains endroits" autour de la ville dévastée de Bakhmout.
A la centrale nucléaire de Zaporijjia, occupée par l'armée russe dans le sud de l'Ukraine, les "tensions diminuent", a précisé l'armée ukrainienne. Kiev y voit le résultat "d'un travail puissant" de l'armée et de diplomates ukrainiens, ainsi que de ses partenaires étrangers "qui mettent la pression" sur la Russie. Les deux pays s'accusaient depuis plusieurs jours d'une provocation imminente dans cette centrale nucléaire, la plus grande d'Europe.
Zelensky se rend en Bulgarie et en République tchèque
Volodymyr Zelensky a passé une partie de la journée en Bulgarie, pour y discuter de l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan et plaider pour une accélération de la livraison d'armes par ce pays grand producteur de munitions. Le président ukrainien a dit être venu à Sofia pour combler "le manque d'armes", répétant que la lenteur des livraisons avait retardé la contre-offensive de Kiev, ce qui avait permis à Moscou de renforcer ses défenses dans les zones occupées. "La motivation de nos partenaires doit rester intacte", a-t-il insisté. Sinon "nous perdrons l'initiative sur le champ de bataille". A Sofia, une "déclaration commune" entre l'Ukraine et la Bulgarie a été signée en faveur de l'adhésion de Kiev à l'Otan.
Le chef du gouvernement s'est ensuite rendu à Prague. Depuis la République tchèque, à moins d'une semaine d'un sommet crucial de l'Otan en Lituanie, il a affirmé que son pays avait "besoin d'honnêteté" dans ses relations avec l'Alliance atlantique. Il est temps de démontrer "le courage et la force de cette alliance", a-t-il lancé, espérant recevoir pour l'Ukraine une "invitation" à rejoindre l'Otan. Vendredi, Volodymyr Zelensky est attendu à Istanbul, au moment où Moscou menace de se retirer de l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes parrainé par la Turquie.
Prigojine est toujours en Russie, selon Loukachenko
Le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a assuré que le sulfureux patron du groupe Wagner, Evguéni Prigojine, se trouvait toujours en Russie, malgré l'accord passé après la rébellion avortée qui prévoyait qu'il s'exile en Biélorussie. "Concernant Prigojine, il est à Saint-Pétersbourg. Où est-il ce matin ? Peut-être parti à Moscou, ou ailleurs, mais il n'est pas sur le territoire biélorusse", a-t-il déclaré. "Je sais de façon certaine qu'il est en liberté", a-t-il précisé, affirmant avoir eu "hier" une conversation téléphonique avec le chef mercenaire, qui, selon Alexandre Loukachenko, lui a assuré qu'il allait continuer à travailler pour la Russie. Les combattants de Wagner se trouvent, eux, "dans leurs camps permanents" de l'est de l'Ukraine et non en Biélorussie, "pour le moment", selon le dirigeant biélorusse.
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