Guerre en Ukraine : à la frontière roumaine, "on s'attend à un afflux massif de réfugiés, et nous serons prêts à les accueillir"
Troisième jour de l'offensive russe en Ukraine. Les Ukrainiens qui le peuvent fuient les combats. Plus de 50 000 d'entre eux se sont réfugiés notamment en Pologne, en Moldavie et en Roumanie, qui partage 600 km de frontière avec l’Ukraine.
Sans aide internationale, ni même pour l’instant du gouvernement roumain, les habitants de la zone frontière se sont spontanément mobilisés. Au poste-frontière de Siret au nord de la Roumanie, les voitures ont défilé toute la nuit dans les deux sens : d’un côté des Ukrainiens quittant leur pays, de l’autre des Roumains venus les chercher pour les héberger ou les emmener vers les hôtels de la grande ville de Suceava, à 50 km de la frontière.
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Une fois la douane passée, les réfugés ukrainiens se voient proposer du thé, à manger, ou une voiture pour les emmener à l'abri. "Je porte dans mes bras les enfants qui viennent de passer la douane jusqu’aux voitures ou minibus, témoigne Georges. Ils vont ensuite en Roumanie ou à l’étranger."
Julia a fui Kiev avec ses deux anfants, de 4 ans et 8 ans : "On a tenté de s’échapper de Kiev pendant plusieurs jours avant de trouver le bon chemin. Je suis très inquiète car avec la mobilisation générale, mon mari a dû nous laisser à la frontière et repartir en Ukraine. Je suis nerveuse pour notre avenir, tout ça me dégoûte..." Elle s’engouffre dans une voiture, une dame vient de lui proposer de s’installer dans l’appartement de son fils en son absence. Qu’importe, dit-elle, le temps qu’elle restera en Roumanie.
Mobilisation spontanée
Dans la foule, certains ont pu emporter quelques bagages. "Regardez, je n'ai plus rien, dit Marina, qui n’a que son sac à main, et je dois construire une nouvelle vie." Une femme lui glisse dans les mains un sac de nourriture… Sur les côtés de la route, ils sont nombreux à distribuer des packs d’eau, du pain, des gâteaux voire des jouets pour ceux qui en ont besoin.
Les Roumains se sont spontanément organisés, raconte l’adjudant César, un pompier : "On s'est mobilisés avec le soutien de la société civile. On s'attend à un afflux massif de réfugiés, et nous serons prêts à les accueillir, qu'ils passent en voiture ou à pied. Ils sont désespérés."
Les relations entre les deux peuples n’ont pas toujours été cordiales au cours de l’histoire, mais c’est la guerre, dit une bénévole roumaine : tout cela ne compte plus.
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