Guerre en Ukraine : à la faveur du conflit, l'alliance entre Moscou et Téhéran se consolide
Depuis plusieurs mois, l'Iran assiste la Russie dans sa guerre contre l'Ukraine en lui fournissant des drones ou en lui offrant un soutien logistique.
Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, les cartes sont rebattues sur le plan diplomatique. De nouvelles alliances se nouent notamment entre pays autoritaires quand d'autres se consolident. C'est le cas de l'Iran et de la Russie. Depuis quelques mois, Téhéran fournit des drones à Moscou pour frapper l'Ukraine mais la République islamique ne s'arrête pas là : elle est devenue un soutien de premier plan pour aider la Russie à contourner les sanctions occidentales.
C'est comme si la Russie avait trouvé un sous-traitant fiable. Ainsi au début du mois, un Airbus d'Aeroflot, la compagnie nationale, avait besoin d'une réparation sur un train d'atterrissage mais impossible d'obtenir des pièces détachées en raison des sanctions. L'avion a donc pris la direction de l'aéroport Imam Khomeini à Téhéran pour effectuer sa maintenance. Une forme de soutien logistique civil mais le militaire n'est pas loin. Certains diplomates pensent que l'Iran s'approvisionne auprès de la Chine en perchlorate d'ammonium, un carburant pour missiles de croisière destiné en partie à l'armée russe.
Un jeu de donnant-donnant
Thierry Coville, spécialiste de l'Iran à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) voit là un jeu de donnant-donnant. "Cela fait longtemps que l'Iran demande à la Russie des équipements de défense anti-aérienne", analyse-t-il. "Peut-être qu'avec cette livraison de drones, Téhéran espère-t-elle un retour des livraisons d'avions de chasse et éventuellement des systèmes de défense anti-aérienne."
Moscou a trouvé un sponsor pour mener sa guerre mais peut-être aussi un conseiller financier. Cela fait des années que Téhéran vit sous sanctions, le régime a appris à s'en accommoder et un rendez-vous intrigue certains diplomates : la rencontre du patron de la Banque centrale iranienne et du vice-ministre russe de l'Économie. De quoi se coordonner pour mieux emprunter, ensemble, de discrets circuits financiers.
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