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Frappes russes sur l'Ukraine : "Ces attaques visent à décourager et à démoraliser" pendant les fêtes, estime une journaliste ukrainienne

Plusieurs villes ukrainiennes ont été la cible de tirs russes ce jeudi 29 décembre au matin, dont la capitale Kiev. Des attaques qui visent "à décourager" la population selon la journaliste Tetyana Ogarkova sur franceinfo.
Article rédigé par franceinfo
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Des bombardements russes dans la province de Kiev en Ukraine, le 23 décembre 2022 (GENYA SAVILOV / AFP)

Les frappes russes qui ont touché plusieurs villes ukrainiennes ce jeudi matin, dont la capitale Kiev, "visent à décourager, démoraliser et faire sombrer la population dans le désespoir" avant le Nouvel An, se désole sur franceinfo la journaliste Tetyana Ogarkova, responsable du département international de l’Ukraine "Crisis media center" à Kiev. Tout comme l'armée et la présidence ukrainienne, la journaliste dénonce des frappes "massives". Tetyana Ogarkova soutient cela dit qu'il n'y a pas eu de panique du côté ukrainien face à ces attaques "prévisibles", car la population se tenait "prête avec des stocks d'eau et de nourriture".

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Franceinfo : Avez-vous entendu ces explosions ce matin ?

Tetyana Ogarkova : Tout à fait. Il y a d'abord eu une alerte aérienne, puis une première vague d'explosions, une deuxième vague encore plus forte et dernièrement une autre explosion suffisamment forte pour faire trembler toute la maison où je me trouve. On est sans électricité depuis 7h du matin, mais ils ont peut-être coupé l'électricité en prévention, avant les frappes.

Ces frappes ont touché toutes les grandes villes ukrainiennes : Kiev, Odessa ou encore Lviv et Karkhiv…

C'est un scénario un peu classique. La dernière grande frappe datait de mi-décembre. Ils ont pris deux semaines pour accumuler les missiles nécessaires pour faire cette frappe massive. C'est uniquement en lançant un nombre considérable de missiles qu'ils arrivent à percer les systèmes de défense anti-aérienne ukrainienne. La date était prévisible car les gens se préparent à fêter le Nouvel An. Ces attaques visent certes à détruire, mais aussi à décourager, à démoraliser et faire sombrer la population ukrainienne dans le désespoir. Mais en même temps, c'est la dixième vague de frappes massives qu'on subit. On a pris les bonnes habitudes, on se protège, on attend les informations officielles et on continue le combat.

Vous attendiez-vous à cette stratégie de la peur menée par Vladimir Poutine entre Noël et le Jour de l'An ?

Oui. On en parlait depuis des jours. On sait qu'entre chaque frappe, il y a un petit moment de repos donc on savait que ça pouvait venir à n'importe quel moment. On était prêt : il y a des stocks d'eau, de nourriture, etc. Et nous avons déjà l'expérience de vivre sans électricité pendant 38 heures. Il n'y a donc pas eu de panique, mais une confirmation une fois de plus de la nature inhumaine de cette agression.

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