Etats-Unis : le Congrès va se prononcer sur l'aide de 61 milliards de dollars pour l'Ukraine
Est-ce l'aboutissement d'un feuilleton de plusieurs mois ? La Chambre des représentants américaine doit se prononcer samedi 20 avril sur un grand plan d'aide pour l'Ukraine, Israël et Taïwan, soutenu par des élus des camps républicain et démocrate.
Les élus doivent voter à partir de 13 heures (19 heures à Paris) sur cette enveloppe de 95 milliards de dollars (90 milliards d'euros), dont 61 milliards de dollars (57 milliards d'euros) pour l'Ukraine, réclamée depuis des mois par le président Joe Biden. Ce plan d'aide autorise aussi le président à confisquer et à vendre des actifs russes pour qu'ils servent à financer la reconstruction de l'Ukraine.
Ils voteront en même temps sur une possible interdiction de l'application TikTok, attachée à cette proposition de loi. Si toutes les mesures sont adoptées, elles seront examinées par le Sénat dans la foulée. Dévoilés mercredi, ces textes sont le fruit de mois de tractations particulièrement acrimonieuses, sous fond de voyages du président Volodymyr Zelensky à Washington et de pressions des alliés de Kiev.
Bras de fer entre Biden et Trump
Les Etats-Unis sont le principal soutien militaire de Kiev, mais le Congrès n'a pas adopté de grande enveloppe pour son allié depuis près d'un an et demi, principalement en raison de querelles partisanes. Si le président démocrate Joe Biden et son parti se montrent totalement favorables à de nouvelles aides pour l'Ukraine, les républicains, pressés par Donald Trump, se montrent eux de plus en plus réticents à financer un conflit qui s'enlise.
En pleine année électorale, la question s'est transformée en un duel à distance entre les deux principaux candidats à la présidentielle. Le chef républicain de la Chambre, Mike Johnson, a fini par apporter son soutien à l'enveloppe. "Pour le dire franchement : je préfère envoyer des munitions à l'Ukraine qu'envoyer nos garçons se battre", a-t-il plaidé, non sans une certaine émotion, lors d'une conférence de presse.
L'adoption de cette enveloppe pourrait toutefois coûter à Mike Johnson : une poignée d'élus conservateurs, farouchement opposés à l'aide à l'Ukraine, ont promis de tout faire pour destituer le "speaker". Son prédécesseur, Kevin McCarthy, avait déjà été démis l'an dernier après une rébellion de l'aile trumpiste de son parti, qui l'accusait d'un "accord secret" avec les démocrates sur l'Ukraine.
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