: Reportage Emmanuel Macron attendu en Ukraine : "C'est important de savoir que nous ne sommes pas seuls", confient des habitants de Kiev
Le président français se rend lundi à Moscou pour tenter de calmer les tensions avec Vladimir Poutine, avant une rencontre avec le président ukrainien. Dans la capitale urkainienne, les habitants ont pris l'habitude de vivre dans l'ombre de la menace militaire russe.
"C'est pour Emmanuel Macron, la paix dans le monde", nous dit un jeune guitariste qui fait la manche dans les rues de Kiev, dimanche 6 février, alors que le président français rencontre Vladimir Poutine lundi 7 février à Moscou pour tenter de désamorcer la crise ukrainienne Une chanson d'amour et d'espoir au cœur du ballet diplomatique incessant dans la capitale ces dernières semaines. Les Occidentaux accusent toujours la Russie d'avoir préparé une intervention militaire sur le sol ukrainien.
"Nous ne fuirons pas"
La menace russe ne semble perturber en rien le quotidien des Ukrainiens. Ils vont et viennent dans ce passage souterrain que nous empruntons. La célèbre place Maïdan – symbole du soulèvement populaire d'il y a huit ans – est juste au dessus, pleine de vie. Daria, 17 ans, fille de militaire, nous confie : "Je pense parfois à la menace russe, mais personne n'a peur, nous allons continuer à vivre ici, nous ne fuirons pas".
Même détermination quelque soit l'âge. Lydia, 79 ans, le reconnaît, elle est "très inquiète". Elle n'a pas confiance en Vladimir Poutine et ne le croit pas "quand il dit qu'il n'attaquera pas et si j'étais plus jeune, explique la septuagénaire, je prendrais les armes, pour protéger mon pays, ma patrie, ma langue, et mon peuple que j'aime tant".
Impossible d'oublier la révolution de Maïdan
Il y a du monde dans la rue, les magasins, les cafés sont ouverts. La vie continue à Kiev mais "il y a toujours cette espèce d'ombre de nuages noirs à l'est", nuance Olga, 37 ans, dans un français parfait. Pendant la révolution, l'Ukrainienne était là, en 2014, quand les blessés se comptaient par centaines, les morts par dizaine. Elle était place Maidan, place de l'Indépendance : "C'est un endroit qui me pèse un peu parce que c'était difficile en février 2014 et quand on voit tous les portraits des citoyens qui sont morts pendant la révolution, ça ne me réjouis pas, on va dire ça comme ça."
"La guerre n'est pas finie. Poutine est toujours là, on a toujours nos valeurs à défendre".
Olga, ex-manifestante de la place Maïdanà franceinfo
Qu'attendent les Ukrainiens de la venue d'Emmanuel Macron à Kiev ? "Pour l'Ukraine c'est important de savoir que l'Europe est là, répond Olga. Même si l'Ukraine n'est pas un petit pays, on est peu comparé à la Russie. Donc c'est important de savoir qu'on n'est pas laissés tous seuls. C'est un soutien diplomatique et psychologique qui est très important parce que là on joue à qui est le plus fort, qui a le plus de couilles. Pardon mais c'est à peu près ça."
Quand la guerre a éclaté, au Sud, à l'Est, Olga est devenu volontaire. Pendant des années, elle s'est rende au front dans le Donbass, avec des produits de premières nécessité ou de vieilles voitures retapées destinées aux soldats ukrainiens. Aujourd'hui, encore, elle se tient prête. Elle a tout ce qu'il faut : "Oui, on l'appelle la valise inquiète."
"On est armé, on a les documents, les affaires principales dans un endroit précis. On sait où elles sont si jamais il faut quitter l'appartement."
Olgaà franceinfo
Huit ans après la révolution de Maïdan, Olga se tient prête à s'engager, à défendre à nouveau son pays : "Je n'ai pas envie, mais je suis prête."
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