Londres veut se montrer ferme contre l’afflux de migrants
Dans le débat autour de la crise des migrants à Calais, l'une des idées qui revient sans cesse au Royaume-Uni, est que le pays est trop généreux dans son accueil des immigrés. Le gouvernement britannique veut enrayer cette image de générosité. Pour cela, il compte durcir sa législation sur l’attribution d’aides sociales aux migrants et les sanctions encourues par les personnes hébergeant des clandestins, a annoncé Greg Clark, secrétaire d'Etat aux Communautés et Affaires locales. Les propriétaires louant un logement à des immigrés en situation irrégulière pourraient écoper de jusqu’à cinq ans de prison.
La mesure devrait être présentée dans un nouveau projet de loi sur l’immigration à l’automne au Parlement britannique. Une aide sociale accordée aux demandeurs d’asile avec enfants dont la demande a été déboutée devrait également être supprimée, pour dissuader les migrants de Calais de tenter la traversée de la Manche.
La Grande-Bretagne s’était déjà engagée ces derniers jours à renforcer la coopération avec la France, ainsi qu’à débloquer 10 millions d’euros supplémentaires, en plus des 15 millions alloués depuis septembre. Vendredi, David Cameron avait annoncé “des mesures de toutes sortes” : “nous allons autant que faire se peut améliorer les clôtures, mobiliser plus de ressources, plus d’équipes avec des chiens renifleurs et fournir plus d’assistance.”
Londres critiquée par la droite française
En France, la crise des migrants à Calais provoque des remous dans la classe politique. Plusieurs élus Les Républicains sont montés au créneau, Xavier Bertrand en tête, pour dénoncer des mesures “décalées et dérisoires.” Le maire de Saint-Quentin s’en prend à la politique du Premier ministre britannique dans une interview au JDD, menaçant de “laisser partir” les clandestins en Grande-Bretagne : “Les Anglais doivent changer leurs règles sur le travail des migrants parce qu'en Angleterre, même si en théorie il faut certains papiers, la réalité est qu'il est possible d'y travailler sans papiers, et que beaucoup de patrons en profitent pour payer ces travailleurs là moins cher.”
Henri Guaino, interviewé par France Info, estime également que les Anglais doivent prendre “leur part du fardeau" .
La maire de Calais, Natacha Bouchart, appelle de son côté les Britanniques à “ouvrir une zone de transit ou un camp de réfugiés sur leur territoire pour filtrer eux-mêmes les migrants.”
Dans la nuit de dimanche à lundi, 1.700 tentatives d’intrusion ont été décomptées sur le site de l’Eurotunnel.
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