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Les Suisses votent "pour" ou "contre" les minarets

C'est la bête noire de la droite populiste helvétique : les minarets des mosquées. On n'en compte pas plus de quatre en Suisse. Et pourtant, est organisée aujourd'hui une votation pour les interdire. Le gouvernement et les grands partis politiques appellent à rejeter cette interdiction, "{contraire aux droits de l'homme}".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France © Denis Balibouse / Reuters)

Les partisans de l'interdiction n'ont pas fait dans la dentelle: leurs
affiches représentent une femme complètement voilée devant le drapeau suisse couvert de minarets, dont la silhouette stylisée évoque des missiles. Affiches interdites d'ailleurs dans plusieurs villes.
_ Pourtant, non seulement ces tours qui ornent les mosquées sont rares dans le pays. Mais en plus, elles restent silencieuses. Pas d'appel à la prière par haut-parleur. Le président helvétique Hans-Rudolf Merz est même monté au créneau mardi, dans un message vidéo à la nation, pour jurer que le "muezzin" ne retentirait jamais dans la Confédération, quelle que soit l'issue de cette initiative populaire contre les minarets...

Mais l'argument défendu par l'UDC (la droite populiste) est autre. Elle considère que ces édifices n'ont pas un caractère religieux mais représentent "le symbole apparent d'une revendication politico-religieuse du pouvoir".
_ Argument rejeté par le gouvernement helvétique, et les milieux
d'affaires, convaincus qu'une interdiction des minarets "susciterait l'incompréhension à l'étranger et nuirait à l'image de la Suisse". Quant aux évêques suisses, ils ont appelé leurs ouailles à ne pas succomber aux sirènes xénophobes, en plaidant pour "une attitude d'accueil réciproque dans le dialogue et le respect mutuel".

Cette campagne anti-minarets illustre surtout un malaise récent, dans ce pays où l'on a considéré longtemps comme foklorique les cheikhs et émirs du Golfe venant dépenser l'été leur dollars avec leurs femmes en burkas.
_ La Suisse compte, selon les dernières données de Berne, quelque 400.000 musulmans, dont 50.000 sont pratiquants, sur une population de 7,5 millions d'habitants. L'Islam est donc la deuxième religion du pays, après le
christianisme.

Cécile Quéguiner

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