Les négociations engagées jeudi entre les gouvernements et le Parlement européen (PE) sur le budget 2011 ont échoué
"Nous n'avons pas encore pu trouver un accord global, mais la procédure continue et une nouvelle réunion est prévue le 15 novembre, date ultime pour la conciliation" a relaté le ministre belge du Budget.
Si aucun accord n'est trouvé, l'Union européenne serait contrainte de gérer ses dépenses mois par mois.
Le contexte
C'est le premier budget négocié dans le cadre du Traité de Lisbonne qui donne au Parlement européen les mêmes pouvoirs de décision que les Etats pour les dépenses. Mais il n'en va pas de même pour les ressources propres qui alimentent le budget, sur lesquelles le Parlement est simplement consulté.
Les raisons du clivage
"Le problème ne porte plus sur les chiffres, mais sur l'ambition du Parlement européen d'être traité comme un vrai partenaire" dans les discussions sur les ressources propres du budget communautaire et le cadre financier pluriannuel, a expliqué le ministre belge du Budget Melchior Wathelet.
Le Parlement européen avait fait une concession jeudi en se disant prêt à accepter de limiter à 2,9% la hausse des dépenses pour 2011 comme l'exigent les Etats, à condition d'être impliqué dans les futurs financements pour l'UE. Cette hausse des dépenses à 126,5 milliards d'euros pour le budget 2011 représente un ajout de 3,5 milliards par rapport au budget 2010.
"Nous voulons un accord politique sur la manière de travailler ensemble pour prévenir de nouvelles crises budgétaires et assurer des financements durables aux politiques d'avenir comme la recherche, l'innovation et les énergies nouvelles", a expliqué le Français Alain Lamassoure, président de la Commission Budget au cours d'une conférence de presse.
Mais le clan des durs, conduit par le Royaume-Uni, est resté inflexible. Les Britanniques, les Danois, les Suédois, les Finlandais et les Lettons ont refusé de discuter et de prendre des positions sur des dossiers qui ne font pas partie du budget 2011.
"La Commission européenne fera une autre proposition", a pour sa part annoncé le commissaire au budget Janusz Lewandowski, en mettant en garde contre les "conséquences douloureuses" d'une absence d'accord.
Un échec mettrait en péril le projet de réacteur nucléaire Iter et décrédibiliserait l'UE, incapable d'apporter sa part de financement. Il handicaperait également le nouveau Service d'action extérieur, a-t-il souligné.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.