Les "boîtes à bébé" se multiplient en Europe
Derrière une porte vitrée, un petit lit, une caméra et une
alarme qui permet de prévenir l'hôpital le plus proche. Dans ce coffre, il est possible d'abandonner
anonymement son enfant. Les "boîtes à bébé" appelées aussi "babybox" ou "babyklappe" sont de plus en plus nombreuses à l'entrée des hôpitaux,
des mairies ou des églises d'Europe.
Un constat qui inquiète l'ONU. Cette pratique, connue en France
sous le nom de " tour d'abandon " , date du Moyen-âge. Elle avait
disparu du continent au siècle dernier, mais depuis une dizaine d'années, 200
boîtes ont été installées dans onze pays européens. En Allemagne, en
Suisse, en Autriche, en Pologne ou encore en République tchèque, plus de 400
nouveau-nés ont été déposés dans ces boîtes.
Pour l'ONU, les boîtes à bébé vont "à l'encontre du droit de l'enfant à ce que son
ou ses parents le connaissent et s'occupent de lui" . Elles remettraient en cause les articles 7 et 9 de la
Convention relative aux droits de l'Enfant. Les avis autour de cette
forme d'abandon restent partagés. Pour certains, elle permettrait de sauver la
vie d'un enfant et d'éviter l'avortement. L'ASME, une association suisse
pro-vies a d'ailleurs participé à l'installation de boîtes en Suisse romande.
Pour d'autres, cela revient
à faire un saut en arrière. Psychologues et chercheurs évoquent les
carences dans la prise en charge des mères en détresse. L'absence d'aide
financière pour les grossesses imprévues est notamment évoquée. "Il
faut aussi se demander si cet abandon anonyme permet aux autorités de vérifier
s'il y a une chance pour l'enfant de rester au sein de sa famille, élevé par
d'autres membres" , ajoute Kevin Browne,
chercheur anglais qui a travaillé sur la question.
Dans de nombreux pays
européens l'abandon d'enfant est pourtant illégal. En France, les boîtes à bébé
n'existent pas. C'est l'accouchement sous X qui permet aux mères d'abandonner
leur enfant anonymement.
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