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Lena Maria Klingwall, handicapée suédoise, sportive et artiste internationale

C’est un parcours exemplaire. Née sans bras, Lena Maria Klingvall est devenue successivement championne olympique, chanteuse à la carrière internationale, et entrepreneure. Géopolis l’a rencontrée.
Article rédigé par Clara Crochet-Damais
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Lena Maria Klingvall (Lena Maria Klingwall - Johnny Törnkvist)

Pour une raison inconnue, elle est née sans bras et avec une jambe plus courte que l’autre mais «avec un sourire dès sa naissance, qui ne l’a jamais quittée», confie sa mère. Handicapée de naissance, Lena Maria Klingvall, 48 ans, revendique trois passions comme lignes directrices : le chant, l’amour des autres et la peinture. «C’est vrai», affirme-t-elle, «je suis une personne positive de naissance ! Bien sûr j’ai rencontré des épreuves comme tout le monde mais j’ai toujours positivé ! Je ne pense pas avoir eu de moments difficiles à cause de mon handicap.»

Une carrière de chanteuse internationale
Lena Maria Klingvall n'a jamais anticipé sa carrière musicale. Petite, elle n’imaginait pas que grâce à sa voix, elle pourrait un jour gagner de l’argent. «Jeune, je m’imaginais plutôt téléopératrice, ou employée derrière un bureau», se rappelle-t-elle. Mais les opportunités se sont enchainées. Des paroisses l'ont d’abord sollicitée pour interpréter des chants religieux, puis des associations culturelles, puis des festivals. Lena Maria Klingvall prend alors conscience de l'effet que sa voix de soprane cristalline peut avoir sur les autres.
 

Lena Maria Klingvall lors d'un récital en Asie (Lena Maria Klingvall)

A 19 ans, Lena Maria Klingvall intègre le prestigieux Royal College of Music de Stockholm. Une institution qui, quatre ans après, lui ouvre les portes de grands concerts et des médias. En quelques années, elle devient une star internationale. En 2008, elle est décorée de la Médaille du roi des mains de Carl XVI Gustaf de Suède. Elle reçoit également une médaille honorifique du président taïwanais. Une reconnaissance qui vient saluer son succès en Asie, à Taïwan, mais aussi à Singapour, au Japon, en Thaïlande et en Corée du Sud. Un an après, elle est invitée à s’exprimer aux Etats-Unis lors d’une des prestigieuses conférences de TED.com aux côtés de Bill Gates et Al Gore.

L’amour des autres
Le plus important pour elle, c’est de voir transparaitre chez l’autre, le sentiment positif qu’elle veut lui transmettre. Un objectif qui rejoint d’ailleurs la mission de la fondation qu’elle a créée en 2004 dans la foulée de son succès international («The Lena Maria Foundation»). Sa ligne directrice ? «Aider les handicapés à travers le monde dans leurs besoins spécifiques». Elle vient notamment en aide aux orphelinats de Thaïlande. Là-bas, les enfants handicapés sont souvent abandonnés par leurs familles faute de moyens.
 
Deux médailles d’or aux Jeux paralympiques en 1988
Grâce à son succès comme chanteuse, Lena Maria Klingvall a beaucoup voyagé. «J'adore ça. Aller découvrir d'autres cultures et rencontrer des gens à l'autre bout du monde comme au Japon par exemple», affirme-t-elle. C'est ce statut acquis à l'étranger qui a conduit son pays, la Suède, à s'intéresser à sa voix. Jusque-là, les médias suédois s'intéressaient surtout au parcours sportif de la jeune femme. Une carrière de nageuse internationale qui est aussi exemplaire. Au sommet de sa forme, elle a remporté deux médailles d’or aux Jeux paralympiques de Séoul en 1988. 
Lena Maria Klingvall remporte deux médailles d’or en natation aux Jeux paralympiques de Séoul en 1988. Surpris de voir leur fille ainée s’épanouir très tôt dans l’eau, ce sont ses parents qui l’ont poussée dans cette voie. (​Lena Maria Klingvall)

Une boutique de cadeaux ouverte en 2014
Lena Maria Klingvall ne s'arrête pas en si bon chemin. En 2014, elle se lance un nouveau défi : ouvrir un magasin de cadeaux, d'objets artisanaux fabriqués en Suède et de produits du commerce équitable. Deux ans après, le succès est au rendez-vous. «J’accueille sans cesse de nouveaux visiteurs avec lesquels j’échange. C’est très épanouissant», souligne Lena Maria Klingvall qui a, là encore, l’impression d’aimer les autres avec ce nouveau projet.

«Ma main, c’est mon pied»
Cette dernière est également passionnée de peinture. Dénuée de bras, elle affirme sans détour se servir de ses pieds, comme les valides de leurs mains. Elle a acquis une habileté hors du commun pour se servir de ses pieds pour tous les gestes de la vie quotidienne, de la cuisine à l’utilisation de son ordinateur. C’est aussi avec eux qu’elle saisit le pinceau et met ses toiles en couleurs. Lena Maria Klingvall est membre de la Mouth and Foot Painting Artist Association, une association de peintres handicapés.
Lena Maria Klingvall avec son pinceau dans sa «main»... (​Lena Maria Klingvall)
Chrétienne, elle a la foi chevillée au cœur. Elle reste persuadée que c'est l'amour qui rend plus fort. «Je transmets aussi mon amour aux trois enfants de mon frère et à mes trois filleuls que j’adore», nous confie-t-elle pour finir.
Lena Maria Klingvall devant quelques-uns de ses tableaux. Sa peinture figurative s'inspire des impressionnistes. (​Lena Maria Klingvall )

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