Le Portugal s'impose une sévère cure d'austérité
Le ministre des Finances Teixeira dos
Santos avait annoncé la couleur il y a quelques jours : le budget 2011 sera "un budget de grande rigueur,
avec des coupes significatives dans les dépenses, dans tous les secteurs, et des
mesures pour améliorer les recettes". Et c'est effectivement un budget de grande rigueur que le Premier ministre José Socrates a présenté aujourd'hui, à l'issue d'un conseil des ministres
extraordinaire.
Ainsi, l'an prochain, tous les salaires supérieurs à 1.500 euros dans la fonction publique vont être baissés de 5%, voire même de 10% pour les salaires les plus élevés. Les retraites des fonctionnaires vont également être gelées, et le revenu minimum d'insertion va être diminué.
La TVA va augmenter de deux points, passant de 21% à 23%. A titre de comparaison, la TVA est en France de 19,6%, plusieurs secteurs d'activité bénéficiant même d'une TVA réduite à 5,5%.
Une nouvelle taxe sur le système financier sera par ailleurs mise en place en 2011.
La "crédibilité internationale du pays" en jeu
Ces mesures, parmi d'autres, sont destinées à réduire le
déficit budgétaire, comme le réclame Bruxelles. La Commission Européenne a d'ailleurs - fait inhabituel - rappelé le Portugal à l'ordre aujourd'hui. Le gouvernement socialiste a promis de ramener le déficit à 7,3% du PIB cette année et 4,6% l'an prochain.
"Le Portugal ne peut pas se permettre de ne pas respecter
ses engagements internationaux" a expliqué José Socrates, pour qui "la crédibilité internationale du pays" et "le financement de notre économie" sont en jeu.
Ces mesures d'austérité ne manqueront sans doute de provoquer une nouvelle mobilisation de la population : aujourd'hui déjà plusieurs milliers de personnes sont descendues dans les rues de Porto et de Lisbonne pour protester contre la politique de rigueur du gouvernement socialiste.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.