Le Parlement irlandais a approuvé mercredi avec une majorité confortable le plan de sauvetage de l'UE et du FMI
Le Dail, chambre basse du Parlement, a adopté par 81 voix contre 75 une résolution approuvant ce plan d'aide de 85 milliards d'euros, que le gouvernement s'était résolu fin novembre à négocier auprès de l'Union européenne et du Fonds monétaire international.
La coalition gouvernementale unissant le Fianna Fail (centre), le parti du Premier ministre Brian Cowen, et les écologistes, a reçu le soutien de plusieurs députés indépendants qui lui ont permis de l'emporter.
Lors d'un débat très animé précédant le scrutin, le ministre des Finances Brian Lenihan a affirmé que le plan était la meilleure solution pour aider le pays à surmonter ses difficultés. Il a rejeté les arguments de l'opposition selon lesquelles les conditions fixées par l'UE et le FMI étaient trop sévères, notamment sur le taux d'intérêt moyen de 5,8% que devra payer l'Irlande sur les sommes accordées.
L'opposition fustige "un mauvais accord"
Du côté de l'opposition, le dirigeant travailliste Eamon Gilmore a accusé le gouvernement d'avoir "conduit le pays à la faillite" et d'avoir conclu avec la communauté internationale "un mauvais accord pour l'Irlande".
Ce plan avait été validé le 7 décembre par les ministres des Finances de l'UE, qui avaient poussé Dublin à accepter une telle aide de peur que la pression des marchés ne devienne insupportable pour d'autres pays fragiles de la zone euro, comme le Portugal.
Ce plan d'aide, auquel l'Irlande contribuera elle-même à hauteur de 17,5 milliards d'euros, doit permettre à l'ex-tigre celtique de renflouer son secteur bancaire criblé de dettes, et de financer son déficit budgétaire, qui a explosé cette année à un niveau astronomique de 32% du PIB.
Sur les 85 milliards d'euros d'aide, 35 milliards pourront être consacrés aux banques, qui ont prêté à tout-va durant la période du boom immobilier et dont le sauvetage par l'Etat a mis le pays à genoux.
Initialement, le gouvernement avait exclu de soumettre le plan international au vote des députés. Mais Brian Cowen a fait volte face la semaine dernière, espérant ainsi mettre au pied du mur les partis d'opposition.
Menaces de renégociations
Le Fine Gael (opposition de centre-droit) et le Labour, dont les sondages laissent prédire la victoire lors des élections législatives attendues en début d'année prochaine, ont même menacé d'en renégocier les conditions s'ils arrivaient au pouvoir.
Mais d'après les experts, le prochain gouvernement, quelle que soit sa couleur politique, n'aura guère de marges de manoeuvre pour modifier les conditions imposées au pays.
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