Le Kosovo se proclame "fier, indépendant et libre"
En ouvrant cette session extraordinaire, le Premier ministre Hashim Thaci avait annoncé qu’à partir d’aujourd’hui, le Kosovo était "fier, indépendant et libre".«Nous n'avons jamais perdu foi dans le rêve qu'un jour, nous
compterions parmi les nations libres du monde», a-t-il ajouté. Le
Kosovo ne «sera plus jamais» gouverné par Belgrade. Ce
sera un «Etat démocratique, pluriethnique». Il a également présenté le drapeau du nouvel Etat : il représente le tracé en jaune du territoire, sur fond bleu, et accompagné de six étoiles.
Ce matin Hashim Thaci avait signé 192 lettres adressées à des pays -dont la Serbie-, leur demandant de reconnaître le Kosovo en tant qu'Etat.
Une indépendance immédiatement rejetée par la Serbie.« La Serbie ne reconnaîtra jamais l'indépendance du Kosovo» a déclaré le
président serbe Boris Tadic.
La Serbie soutenue par la Russie, et les Serbes du Kosovo (un peu moins de 10% de la population) sont opposés à l'indépendance de cette province. Belgrade a déjà "annulé" par avance toute décision en ce sens des autorités
kosovares.
Moscou évoque la possibilité d'un nouveau conflit
La Russie a immédiatement dénoncé cette proclamation d'indépendance avant de réclamer une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'Onu. Dans un communiqué du ministère des Affaires
étrangères, Moscou apporte son soutien aux «justes» revendications de la Serbie de rétablir «l'intégrité territoriale du pays». Elle estime que «la décision des dirigeants du Kosovo crée un risque
d'escalade de la tension et des violences inter-ethniques dans
la province, et d'un nouveau conflit dans les Balkans». Deux régions séparatistes de Géorgie, l'Abkhazie et l'Ossétie du sud, ont déjà annoncé qu'elles réclamaient la reconnaissance de leur indépendance.
Les Etats-Unis ont eux réagi avec un communiqué très court du
porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack. Washington a "pris note" de la déclaration d'indépendance du Kosovo et appele toutes
les communautés de la province au calme.
Hier l'Union Européenne a donné son feu vert à la plus importante
mission civile de son histoire: l'envoi au Kosovo de quelque
2.000 policiers, juristes et douaniers européens d'ici à la mi-juin, pour
une durée de deux ans au moins.
Elle va aussi soutenir le développement économique de ce pan de
l'ex-Yougoslavie de 10.000 km2, miné par le chômage et la
corruption, et appelé comme la Serbie à entrer un jour dans le club
européen.
La Commission européenne pourrait également dès le mois de juin organiser une conférence des donateurs avec la Banque mondiale.
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