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Le gouvernement italien va demander à l'Union européenne l'autorisation d'expulser des Roms

De façon plus large, Rome va demander l'autorisation d'expulser des ressortissants d'Etats membres de l'UE lorsque leurs conditions de vie sont jugées inadéquates, a annoncé le ministre de l'Intérieur Roberto Maroni.Les autorités françaises ont procédé cette semaine au rapatriement de 216 Roms.
Article rédigé par France2.fr avec Reuters
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Silvio Berlusconi faisant le pitre lors d'un meeting électoral à Rome le 26 mars 2010 (AFP - Tiziana Fabi)

De façon plus large, Rome va demander l'autorisation d'expulser des ressortissants d'Etats membres de l'UE lorsque leurs conditions de vie sont jugées inadéquates, a annoncé le ministre de l'Intérieur Roberto Maroni.

Les autorités françaises ont procédé cette semaine au rapatriement de 216 Roms.

Selon elles volontaires, mais certains disent avoir été reconduits contre leur gré.

Dans un entretien publié samedi par le Corriere della Sera, Roberto Maroni applaudit l'initiative de Paris, mais juge les départs volontaires insuffisants et prône l'expulsion des Roms qui ne répondent pas à certaines exigences minimales.

"Ne pas être un fardeau pour le système social du pays", a déclaré Roberto Marioni
"Oui, des expulsions comme pour les immigrés clandestins, pas des retours volontaires ou assistés. Naturellement, juste pour ceux qui enfreignent les règles de la vie dans un autre Etat membre: avoir un revenu minimum, un logement adéquat et ne pas être un fardeau pour le système social du pays d'accueil", dit le ministre, membre de la Ligue du Nord, le parti xénophobe d'Umberto Bossi.

"Beaucoup de Roms sont citoyens de l'Union européenne mais ne répondent pas à ses exigences", affirme-t-il.

Bruxelles s'est déjà opposé à de tels projets en Italie, mais cela n'empêchera pas Rome de chercher à nouveau à obtenir gain de cause, poursuit Maroni, précisant qu'il évoquera le sujet lors d'une réunion des ministres de l'Intérieur de plusieurs Etats membres, le 6 septembre.

"Pas seulement les Roms"
"Les expulsions doivent concerner tous les citoyens de l'UE qui ne répondent pas à certains critères, pas seulement les Roms", poursuit-il, prié de dire si ses projets ne risquent pas d'être jugés discriminatoires.

Le gouvernement de centre-droit de Silvio Berlusconi a souvent été taxé de racisme lors de précédentes campagnes contre l'immigration clandestine et l'insécurité.

"En tout état de cause, le problème est ailleurs: à la différence de la France, beaucoup de Roms (...) possèdent la nationalité italienne. Ils ont le droit de rester ici. On ne peut rien faire", conclut Maroni, dont les propos ont aussitôt suscité de vives réactions dans l'opposition.

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