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La Transnistrie, nouvel enjeu entre Moscou et l’Occident ?

Le 1er avril 2014, les 28 se sont rencontrés à Bruxelles pour conduire une stratégie face à la Russie qui maintient sa pression sur l'Ukraine. La veille, Vladimir Poutine avait lancé à Angela Merkel que des mesures devaient être prises pour faire cesser le «blocus» de la Transnistrie. Les Occidentaux s’inquiètent d’un possible coup de force de Moscou dans cette région séparatiste de Moldavie.
Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Lors de la célébration des 20 ans de l'indépendance de la Transnistrie à Tiraspol, le 2 septembre 2010. ( AFP PHOTO / VADIM DENISOV)

Dans une tentative d’inversion des responsabilités, Vladimir Poutine a accusé certains fauteurs de troubles d'être responsables des tensions dans cette région et a affirmé que Moscou ne peut qu’entendre les appels qui lui sont lancés.
 
Située entre le Dniestr et la frontière ouest de l'Ukraine, la Transnistrie, officiellement appelée République moldave du Dniestr par les autorités qui l'administrent, couvre 11% de la superficie de la Moldavie.
 
Elle se situe à l’est de ce pays pro-européen de quatre millions d’habitants (dont 6% de Russes), enchâssé entre la Roumanie et l'Ukraine.
 
555.000 habitants sur 4000 km²
En Transnistrie, la moitié de la population se considère comme russe, l’autre moitié comme ukrainienne. Ses 555.000 habitants sont répartis sur une bande de terre de 200 kilomètres de long sur 20 de large.
 
Ce territoire, qui craignait que la Moldavie rejoigne la Roumanie après l’effondrement de l’URSS, s’est dès lors rapproché de Moscou. En 2006, Tiraspol a demandé son rattachement à la Russie après un référendum où 97% des votants l’ont souhaité.
 
De fait, la Transnistrie administre ses affaires depuis 1992, à l’issue d’une courte guerre d'indépendance contre le gouvernement moldave, qui l’a amenée à se déclarer souveraine et indépendante.
 


Cette République moldave du Dniestr n’a toutefois jamais été reconnue par la communauté internationale. Aujourd’hui, le gouvernement de Chișinău ne croit plus qu’il pourra faire revenir dans le giron moldave la petite province sécessionniste, soutenue économiquement et politiquement par le Kremlin. La république avait soutenu Viktor Ianoukovitch à la présidentielle en 2004.
 
Si les combats meurtriers entre Transnistriens et Moldaves, en 1991-1992, ont fait plusieurs centaines de morts, la région est depuis sécurisée par une Force unifiée comprenant des contingents russe (1500 hommes parmi lesquels une unité chargée de protéger les stocks d'armes datant de l'époque soviétique), moldave et transnistrien.
 
Les Russes, qui avaient soutenu la guerre d’indépendance, sont restés stationnés sur ce petit territoire contre la volonté des Moldaves. Le 25 mars, ils ont d’ailleurs procédé à des manœuvres, lesquelles ont alerté la communauté internationale en pleine crise de Crimée.
 
Quid de la Gagaouzie ?
Fin décembre 2013, Moscou avait annoncé la couleur au Sommet de Vilnius. Le vice-Premier ministre russe Dmitri Rogozine avait lancé en forme d’avertissement (prémonitoire) : «Le train de la Moldavie vers l’Europe perdra ses wagons en Transnistrie.»
 
Mais ce précédent pourrait faire des émules. En effet, une autre région autonome du sud de la Moldavie fait des appels du pied à Moscou, au grand dam de Chișinău. La Gagaousie s’est en effet prononcée le 2 février 2014 par référendum pour un rapprochement avec l’union douanière chapeautée par Moscou et contre un rapprochement avec l’UE. De quoi alimenter le débat !

Tenues estivales dans la rue du 25 Octobre à Tiraspol, la capitale de Transnistrie. (ROBERT B. FISHMAN / DPA / DPA PICTURE-ALLIANCE/AFP)

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