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La Suède teste la semaine de 30 heures… et ça carbure !

La municipalité de Göteborg tente une expérience révolutionnaire : travailler moins pour produire plus et mieux. Une partie de son personnel est passée à 6 heures par jour. Et les résultats sont époustouflants. Et pourtant, la nouvelle majorité de droite veut y mettre fin.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La rue principale de Göteborg ( Creative Commons (https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Avenyn.jpg?uselang=fr))

Travailler 6 heures par jour, produire plus et être plus heureux, un cocktail qui risque de se généraliser tant la recette s’est révélée bénéfique. L’expérience remonte à février 2015. Selon The Guardian, le maire-adjoint de Göteborg, Mats Philhem, membre du Parti de gauche, demande aux employés municipaux du secteur de la santé, sur la base du volontariat, de se scinder en deux groupes : l'un doit travailler 6 heures quand l'autre reste à 8 heures par jour à salaire égal. Objectif : comparer leur productivité respective et leur bien-être. Résultat : 14 postes créés, la qualité des services améliorée et des employés heureux et plus productifs.
 
Concilier travail et vie familiale. «Avant, j’étais tout le temps fatiguée. En rentrant chez moi, je m’écroulais sur mon canapé. Mais maintenant, je suis beaucoup plus en forme et j’ai beaucoup plus d’énergie pour travailler mais aussi pour ma vie de famille», explique au Guardian Lise-Lotte Pettersson, une infirmière de 41 ans. Le passage aux 30 heures hebdomadaires est salué aussi bien par le personnel que par la direction.
 
La Suède est pionnière dans la réduction du travail. L'usine d'assemblage Toyota de Göteborg est elle aussi aux 30 heures… depuis 13 ans. Le site fonctionne 12 heures par jour tout au long de l’année avec deux équipes travaillant six heures chacune. Ce rythme ne concerne pas les cadres mais les mécaniciens et les employés. Ainsi, depuis 2002, les profits de Toyota sont en hausse de 25% malgré des salaires supérieurs à la moyenne du secteur automobile. «Le personnel se sent mieux, il y a moins de turn-over et le recrutement est plus facile», se réjouit Martin Banck, directeur de l’usine.
 
Malgré tous ces aspects positifs, l’expérience risque de tourner court. Le Parti Libéral, qui vient de rafler la ville, est très opposé à la réduction du temps de travail. Il veut y mettre fin à cause du coût de la mesure: 850.000 euros par an. 

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