La "saison des marches protestantes" provoque depuis fin juin, et surtout depuis le 12 juillet, des violences en Ulster
Ainsi, la nuit dernière, de nouveaux heurts ont eu lieu à Portadown, (sud-ouest de Belfast), entre jeunes catholiques et la police, dont une cinquantaine de membres a été blessée en moins d'une semaine.
L'Ordre d'Orange célèbre la bataille de la Boyne (1690) qui a vu le prince protestant William d'Orange l'emporter sur le roi catholique Jacques II.
Les protestants unionistes, partisans du maintien de leur province dans le Royaume-Unis, participent chaque année à ces grandes marches de l'Ordre Orange pour l'anniversaire de la bataille, ce que les nationalistes républicains considèrent comme une provocation.
Les forces de l'ordre ont dû tirer une vingtaine de balles en caoutchouc pour disperser les émeutiers, tous des loyalistes catholiques, selon les autorités, samedi.
Dans l'un des quartiers de la ville, des familles d'immigrés originaires du Timor oriental ont fui leurs domiciles pour échapper aux violences, a rapporté le responsable local du Sinn Fein, le principal parti unioniste protestant en Irlande du Nord.
Le 13 juillet, 16 policiers avaient été blessés au cours d'émeutes à Belfast par de jeunes catholiques après le passage d'un défilé protestant. Selon le responsable de la police d'Irlande du Nord, 250 jeunes étaient alors impliqués dans ces violences, mais Alastair Finlay n'avait alors pas pu indiquer si des éléments républicains paramilitaires opposés à l'accord de paix nord-irlandais de 1998 étaient à l'origine des troubles.
La plupart des quelque 500 défilés organisés en 2011 dans la province britannique se sont déroulés pacifiquement, mais des affrontements ont aussi eu lieu à Londonderry, à Newry et à Armagh.
Pendant trente ans, la province d'Irlande du Nord, qui est rattachée au Royaume-Uni mais partage une longue frontière avec la république d'Irlande, a été le théâtre de violences entre républicains catholiques, prônant le rattachement de l'Ulster à l'Irlande, et les unionistes protestants désireux de rester au sein du Royaume-Uni.
Ces violences ont fait plus de 3.500 morts et ont quasiment pris fin avec les accords de paix de 1998. En 2005, l'Armée républicaine irlandaise, bras armé des séparatistes catholiques, a renoncé à la lutte armée, mais des factions dissidentes continuent à prôner le recours aux armes.
La dernière action la plus retentissante attribuée aux républicains dissidents est l'assassinat, le 2 avril, d'un policier lors de l'explosion d'une bombe cachée sous sa voiture à Omagh.
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