: Vidéo Brexit : "Qu'il y ait un deal ou pas, nous sommes prêts", assure le président de la société qui gère les ports de Calais et Boulogne
Jean-Marc Puissesseau, président de la SEPD, qui gère les ports de Calais et de Boulogne-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais, assure que même en cas de Brexit sans accord, il n'y aura pas de bouchons dans le port de Calais.
À un mois de la date prévue pour la sortie du Royaume-Uni [le 29 mars], un Brexit sans accord 'no-deal', est une possibilité, alors que les négociations patinent entre Londres et Bruxelles. Interrogé mercredi sur franceinfo, Jean-Marc Puissesseau, président de la SEPD, qui gère les ports de Calais et Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), assure que même en cas de Brexit sans accord, il n'y aura pas de bouchons dans le port de Calais. "Qu'il y ait un deal ou pas, nous sommes prêts", indique-t-il.
franceinfo : En cas de Brexit dur, cela va-t-il générer d'importants bouchons dans le port de Calais ?
Jean-Marc Puissesseau : La réponse est non, et clairement non, et je n'hésite pas à vous dire non. Il faut différencier deux trafics : l'exportation et l'importation. En ce qui concerne l'exportation, il faut savoir que les chauffeurs routiers arriveront sur le port de Calais avec les documents qu'ils doivent avoir remplis, avant de quitter leur lieu de chargement. Quand ils arriveront à Calais, il n'y aura pas plus de contrôles qu'aujourd'hui. Ils passeront, et ensuite ils prendront leurs bateaux. Il n'y aura pas de camions arrêtés, de camions dont les marchandises seront contrôlées, la douane fera peut-être encore des contrôles aléatoires, comme elle peut le faire aujourd'hui, mais au point de vue trafic il ne peut pas y avoir le moindre problème. La condition, c'est d'avoir bien rempli ces documents. Quand ils arriveront en Angleterre, les Anglais ont déclaré qu'il n'y aurait pas de contrôles, donc je ne vois pas pourquoi à Calais, nous aurions des contrôles plus demain qu'aujourd'hui parce qu'il y aura un Brexit dur.
Que se passera-t-il si les chauffeurs ne présentent pas ces documents ?
S'il y a des camions qui arrivent sans ces documents douaniers, nous avons prévu un parking de 200 places, et nous avons prévu des bureaux pour accueillir des transitaires qui rempliront les documents pour ces chauffeurs qui n'auront pas eu le temps, ou qui n'auront pas su le faire , et à ce moment-là quand ce sera fait, ils reprendront leur place dans la file et partiront en Angleterre, donc il ne doit pas y a voir de bouchons spécifiques. En ce qui concerne l'import, normalement en Grande-Bretagne, les chauffeurs doivent également avoir fait leurs déclarations, donc la douane connaît ce qu'il y a dans les camions dans tel ou tel bateau, et pendant la traversée la douane détermine ceux qui devront s'arrêter, montrer leurs papiers.
Combien votre société a-t-elle dépensé pour réaliser les travaux nécessaires en vue du Brexit ?
Cela représente six millions d'euros. Nous sommes obligés de construire le parking, il y a aussi la construction d'un SIVEP (Service d’inspection vétérinaire et phytosanitaire), nous sommes aussi obligés de changer un peu, la circulation de la zone tourisme, et nous avons à l'import aussi des parkings à faire. Qu'il y ait un deal ou pas, nous sommes prêts.
Quel message voulez-vous faire passer aux transporteurs inquiets ?
Je comprends l'inquiétude des transporteurs. Mais s'ils remplissent ces documents, si chacun fait ce qu'il y a à faire de chaque côté du channel, il n'y aura pas de problème. Fondamentalement, il n'y a pas de raison pour que cela se passe mal.
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