"Ils nous ont démarchés et accompagnés" : comment Amsterdam profite déjà du Brexit
Amsterdam attire des entreprises qui quittent le Royaune-Uni à cause du Brexit. Confiées à des agences spécialisées, les campagnes se multiplient.
"Pour nous, entreprise en pleine croissance, ça nous paraissait complètement naturel de nous établir en Hollande", assure Julien Patris, en charge du Benelux chez Alnylam, une entreprise pharmaceutique américaine. Sa société a été approchée, avec succès, par des agences d'Amsterdam. Une campagne que le Brexit accélère. Plus de 250 entreprises étrangères réfléchissent à un déménagement du Royaume-Uni vers les Pays-Bas.
Dans le nouveau quartier d’affaires au sud d'Amsterdam, un secteur en pleine expansion, Julien Patris montre ses bureaux situés à l’Atrium, un centre haut de gamme. Ici, dit-il, tout est fait pour nous faciliter la tâche. "Il y a une volonté politique affichée de créer un hub de biotech ou pharmaceutique mondial et d'attirer des entreprises comme Alnylam, mais aussi attirer des entreprises dans le big data, dans l'intelligence artificielle, dans le secteur de la santé", explique-t-il.
Le déménagement de l'Agence européenne du médicament
La capitale néerlandaise a déjà été choisie par Bruxelles pour accueillir les 900 salariés de l’Agence européenne du médicament actuellement à Londres et mène une campagne active pour attirer des multinationales, notamment dans le domaine de la santé. "Au-delà de la municipalité d'Amsterdam, ils ont une série d'agences d'investissement. Ils nous ont démarchés pour nous vendre l'infrastructure hollandaise. Ils nous ont accompagnés pour trouver des bureaux, pour trouver des partenaires économiques", détaille Julien Patris.
Fiscalité attractive
Ces agences nationales vantent les atouts du pays sur internet. Il est question du grand port d’Europe, du quatrième aéroport européen, d'une main d’œuvre qualifiée et polyglotte… et une fiscalité avantageuse. Dans le hall d’une tour voisine au centre d'affaires, Karima est en charge de la promotion du quartier. "Non seulement on est à six minutes par train de l’aéroport mais on est aussi à quinze minutes en métro, voire moins du centre-ville", assure-t-elle. Son discours est rôdé et chiffré. "80% des gens qui vivent à Amsterdam parlent anglais et on a aussi plus de 700 entreprises. C’est hyper dynamique", poursuit-elle.
Miser sur les emplois plutôt que sur le tourisme
Le quartier dynamique d'Amsterdam en question est encore envahi de grues. A la tête de Grand angle, une agence d’information sur les Pays-Bas, Tanguy Le Breton, assure que la première destination touristique et culturelle du pays, est en train de prendre un nouveau virage. Il y a "un frein pour le tourisme", la municipalité d'Amsterdam a pris des mesures. "On se rend compte qu'il y a eu un tel boom touristique que les habitants sont un peu gênés par ce succès, mais du côté économique, on voit bien que l'intérêt est différent, constate Tanguy Le Breton. Il s'agit d'amener des emplois, des financements. Et les Néerlandais y sont très sensibles."
Mais il faudra que l’immobilier et les structures, comme les écoles internationales, soient à la hauteur pour accueillir les familles d’expatriés, ajoute ce bon connaisseur des Pays-Bas.
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